C'est une découverte qui pourrait peut-être faire date dans l'histoire de la médecine. Un anti-inflammatoire nouvelle génération est en train d'être mis au point à Besançon. Naturel, sans effets secondaires, peu coûteux, facile à fabriquer... Reste à ce qu'il devienne un médicament !
Vous connaissez la formule :"Un chercheur qui cherche, ça se trouve. Un chercheur qui trouve, ça se cherche." Eh bien, nous avons trouvé le chercheur qui trouve !
Il s'appelle Sylvain Perruche. Il a 36 ans dont 12 passés en études supérieures, avec un passage aux Etats-Unis. Il fait partie de l'unité de recherche de l'Inserm, unité financée aussi par l'EFS (l'Etablissement Français du Sang), le CHU et l'Université de Franche-Comté.
Il vient d'avoir une idée originale : refaire en laboratoire un processus qui a lieu tous les jours dans notre corps. Cette découverte appelée "Supermapo" peut être considérée comme un anti-inflammatoire nouvelle génération.
Supermapo est peu coûteux à fabriquer. Produit naturel puisqu'issu du corps humain, il pourrait générer pas ou peu d'effets secondaires, contrairement aux anti-inflammatoires chimiques et habituels.
Supermapo pourrait être utilisé pour diminuer les rejets de greffe, pour lutter contre les maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde, les maladies infectieuses de l'intestin (exemple : la maladie de Crohn) ou encore l'infarctus du myocarde.
Des tests ont été menés sur des souris et ils sont prometteurs. Des souris atteintes de polyarthrite rhumatoïde ont été guéries. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir de la découverte jusqu'au médicament. De nombreuses expérimentations, notamment sur des humains, seront encore nécessaires.
Et si l'anti-inflammatoire de demain venait de naître à Besançon ?
Sylvain Perruche ne souhaite pas que sa découverte lui échappe. Il va monter une entreprise pour mener à bien ses recherches complémentaires et emmener son "supermapo" jusqu'au lit du malade.
A voir : le reportage sur cette découverte et l'interview en longueur de Sylvain Perruche qui explique dans un langage très accessible les maladies inflammatoires et le fonctionnement de son "supermapo".
Et les souris dans tout ça ?
Des expériences sont menées, à Besançon, sur des souris par cette équipe de recherche. Les responsables de l'Inserm ne nous ont pas autorisés à filmer l'animalerie. Dans ces interviews, Philippe Saas, directeur de l'équipe de recherche, et Sylvain Perruche nous expliquent pourquoi ils utilisent des souris dans leurs recherches et pourquoi ils n'ont pas voulu nous donner le feu vert pour filmer ses fameuses souris. Précisions importantes : ces souris sont précieuses pour la recherche (comme d'autres animaux, d'ailleurs voir ici le site recherche animale qui explique pourquoi l'expérimentation sur animaux est indispensable et tord le cou à quelques idées reçues. A consulter également : la liste des Prix Nobel qui ont mené à bien leurs travaux grâce à des animaux) et ces souris sont précieuses tout court. Certaines d'entre elles, fruits de longs processus de sélection, viennent des Etats-Unis. Elles coûtent 1500 euros pièce. Ajoutez le déplacement des Etats-Unis et elles valent 2500 euros chacune. Raison de plus pour que les chercheurs "prennent soin" et, si on s'autorise le cynisme, ne gâchent pas leur "matière première".