Marcher ou courir le long du Doubs à Besançon en arborant un ruban vert ce samedi 17 septembre, c'est le principe des "boucles du don". Une course pour attirer l'attention sur l'importance du don d'organes pour sauver des vies et faire part de son choix sur le sujet à ses proches.
Ce samedi 17 septembre à 10h, la place Pasteur à Besançon prendra des allures de village départ pour une course toute particulière. Il s'agit de marcher ou courir sur deux parcours de 1,9 ou 5,5 kilomètres pour sensibiliser au don d'organes. Professionnels de santé et étudiants en médecine ou pharmacie seront présents pour délivrer le maximum d'informations, mais dans une ambiance festive. Ce sont les 27èmes boucles du don.
La Franche-Comté, plutôt généreuse sur le sujet, a marqué l'an dernier un net recul. Le taux de refus était de 40% au-dessus de la moyenne nationale, sans que l'on puisse réellement y trouver des explications. Seule solution pour les infirmières coordinatrices et les associations : expliquer pourquoi le don d'organes est vital.
Greffer et sauver des malades
Les 25 000 patients en attente d'une greffe en France sont des personnes malades dont l'état se dégrade au fil du temps, du nouveau-né à la personne de plus de 70 ans. Seul le remplacement de leur organe défaillant peut permettre une amélioration de leur état général. Il s'agit de maladies graves comme l'insuffisance rénale terminale, des malformations ou maladies cardiaques, maladies du foie, mucoviscidose... Et dans 90 % des cas, le greffon vient d'une personne décédée. Un seul donneur pouvant donner plusieurs organes.
Les donneurs sont en mort encéphalique. L'ensemble de leur cerveau a été détruit de manière irréversible, à la suite d'un accident vasculaire cérébral, d'un traumatisme crânien, d'une anoxie (privation d'oxygène) ou une intoxication. A ne pas confondre avec le coma, qui peut correspondre à une destruction partielle des structures cérébrales.
S'ajoutent à cela des patients dont le cerveau a été gravement lésé et dont la poursuite des traitements de suppléance vitale correspond à une obstination déraisonnable. Après concertation avec la personne de confiance, il peut être décidé l'arrêt des thérapeutiques de réanimation et le prélèvement d'organe. Il s'agit alors de donneurs "à cœur arrêté de la catégorie Maastricht III".
Faire connaître sa volonté
Selon la loi, sans opposition de notre part, nous sommes tous donneurs. A moins d'avoir exprimé explicitement notre refus par :
- inscription au Registre National des Refus
- formulation aux proches qui deviennent alors dépositaires de cette parole
- un écrit
Personne n'est écarté pour des questions d'âge ou d'état de santé. Les plus de 60 ans représentant 50 % des donneurs. Ce qui est d'abord pris en compte, c'est l'état de chaque organe, évalué au cas par cas. Cœur, poumons, foie, reins peuvent être prélevés, ainsi que des tissus. Ainsi à Besançon en 2021, ont été prélevés 173 cornées, 3 cœurs pour valves, 11 tissus artériels, 4 épidermes, 1 pancréas pour ilot.
C'est la volonté du défunt qui est recherchée. En l'absence de discussion au préalable sur ce sujet avec les proches, les équipes de coordination vont essayer de les amener à considérer que le défunt, qui n'a pas exprimé de refus, est considéré comme donneur.
Comme expliqué dans le reportage de France 3 Franche-Comté de Catherine Schulbaum, Fabienne Le Moing et Florentin Nogara ci-dessous, les familles sous le choc d'une mort souvent brutale, voire violente, peuvent avoir pour réflexe de dire non.
D'où l'importance, à travers ces journées de mobilisation et de sensibilisation, d'en discuter en famille ou entre amis. Et de faire connaître sa position sur le sujet.
Le mot de la fin revient à Alain Aigle, 69 ans, greffé du rein il y a trois ans : "le don d'organe c'est vraiment un geste qui est un prolongement de la vie, un prolongement qui peut aller un peu au-delà de nos convictions, au-delà de nos habitudes de tous les jours, et je pense que c'est une chose à laquelle il faut prendre le temps de pense, de réfléchir".