L’hôpital de Besançon (Doubs) vient de se doter de cet équipement dernière génération, un mammographe 3D qui va permettre un examen plus poussé et un confort pour les femmes qui viennent se faire dépister.
En ce mois d’octobre rose, de nombreuses femmes vont aller se faire dépister, ou se rappeler qu’il serait temps de le faire. Un acte qui peut sauver des vies quand une tumeur est diagnostiquée à temps, un acte qui s’avère souvent désagréable pour les femmes qui l’ont pratiqué.
Avec ses faibles doses de rayons X, la mammographie est un examen qui permet d'obtenir des radiographies des seins. La lecture de ces scans rend possible la détection de lésions ou d'anomalies de la glande mammaire. La mammographie est accompagnée d’un questionnaire et d’une palpation par le radiologue, voire d'examens supplémentaires, comme une échographie.
Une mammographie moins douloureuse
La grande nouveauté de cette machine : une mammographie plus confortable pour les femmes. Le Centre Hospitalier Régional Universitaire de Besançon rappelle, dans son communiqué, sa volonté d'"améliorer la qualité des soins apportés aux patientes, en prenant en compte leurs appréhensions". Prévoir les craintes, c'est le cas avec ce nouvel outil : les femmes peuvent, elles-mêmes, contrôler la compression de leur sein et ainsi mieux maîtriser la douleur.Jacqueline Simon, quelque peu inquiète, avant l'examen, confie : "Ce n'est pas très agréable, tout de même." Elle en est à sa sixième mammographie. La dernière s'était très mal passée, et elle en garde un mauvais souvenir, comme elle le raconte plusieurs fois, en enlevant son haut. Alors, de cet appareil, apparemment plus confortable, la soixantenaire en attend beaucoup.
La mammographie commence. Jacqueline Simon tient fermement sa télécommande en main. La patiente détaille son ressenti : "Il y a une grosse différence en contrôlant soi-même la pression, c'est beaucoup plus facile pour nous, les patientes. On ressent la douleur, et on sait quand on peut continuer, tandis que la personne qui nous le fait d'habitude, n'est pas à notre place. Donc elle appuie, appuie, et appuie." Les formes de l'appareil permettent aussi d'"améliorer le positionnement des patientes." A cet effet, des reposes-mains à la place de poignées prennent place : ainsi, les femmes ne contractent pas leur pectoral.
Un mammographe plus précis
Au-delà du changement pour les patientes, c'est aussi une machine plus performante pour les médecins. Car la compression des seins par les patientes elles-mêmes permet d'obtenir une image plus nette, et ainsi d'avoir une meilleure lecture des radiographies.Le mammographe qui s'appuie sur l'intelligence artificielle permet aussi de détecter des petites lésions, qui ne seraient pas visibles à l'oeil nu. L'appareil compare ainsi les radiographies avec une base de données, qui compile beaucoup de mammographies, pour permettre un diagnostic plus précis.
Dans la région Bourgogne-Franche-Comté, le CHU de Besançon est le seul à disposer ce type de mammographe 3D. En 2019, 2000 mammographies ont été effectuées à l'hôpital de Besançon. Ce nombre devrait augmenter avec l’arrivée du nouvel appareil.
Octobre rose : un mois dédié au cancer du sein
Octobre rose est la campagne de lutte contre le cancer du sein. Tous les ans, l'opération met en avant la recherche, l'importance d'un dépistage précoce et les personnes qui se battent, chaque jour, contre la maladie. 49000 nouveaux cas sont déclarés chaque année. Il s'agit du cancer le plus fréquent en France pour les femmes, et c'est aussi leur première cause de morts par cancer, avec 11900 décès par an.
Les dépistages sont totalement remboursés par l'Assurance Maladie, pour les femmes de 50 ans à 74 ans. Car la fréquence du cancer du sein augmente avec l’âge. En Franche-Comté, les laboratoires de radiologie et les hôpitaux peuvent être sollicités pour une mammographie. La liste des centres est disponible sur le site de l'Association pour le dépistage des cancers en Franche-Comté (ADECA FC) : http://www.adeca-fc.org/annuaire-des-radiologues.
En soutien à la sensibilisation, de nombreuses villes se parent de rose. C'est le cas en Franche-Comté : Vesoul et son agglomération éclairent la mairie, le jet d’eau du lac, le kiosque, la gare et la Motte, de cette couleur châtoyante. Cette année est un peu particulière pour la campagne de sensibilisation. En raison du coronavirus, les événements liés à Octobre rose ont été réduits dans toute la France.