Chaque année, la grande collecte de la Banque alimentaire a pour objectif de remplir les stocks. Si l'heure était à la crainte quelques jours avant le début de l'action, au début du deuxième jour, les bénévoles se montrent plutôt rassurés. Un reportage d'Alexandre Remond et Damien Lefauconnier.
Tout ce week-end se tient la traditionnelle collecte d’automne de la Banque alimentaire, qui redistribue ensuite aux associations comme les Restos du cœur. Les dons se font à la sortie des supermarchés. L’an passé, le fruit de ses collectes a permis de distribuer l’équivalent de 320 000 repas dans la région. Cette année, les dons semblent sensiblement en baisse et tandis que la demande n’a fait que s’accroitre, avec 40 % de passages en plus dans les associations de redistribution.
Des dons individuels moins importants
Début d’après-midi, vendredi 24, dans ce supermarché d’École Valentin, Véronique, bénévole à la banque alimentaire, tente de sensibiliser aux besoins de la collecte, face à des clients moins enclins à discuter que les années passées. "Avant, on nous demandait ce dont nous avions besoin, savoir s’il y avait davantage besoin d’alimentaire ou de produits d’hygiène. Maintenant, ils prennent le flyer et… voilà."
En sortant de faire leurs courses, Florence et Hugues ont déposé un pot de sauce tomate, des pâtes et de la compote. "Je pense que j’ai moins donné que d’habitude. C’est difficile pour tout le monde". Nadine, elle, achète chaque année 4 ou 5 articles pour la collecte. Mais cette année, elle a choisi uniquement parmi les moins chers. "Je regarde le prix. Ils avaient mis une palette spéciale pour les dons de la banque alimentaire, et j’ai pris dedans", se justifie-t-elle après son don.
Les produits sont rassemblés pour être emportés dans l’entrepôt de la Banque alimentaire. En ce vendredi après-midi, la crainte était de mise, après un démarrage difficile. Par rapport à 2022, la collecte semblait plus maigre. "Il y a un peu moins que d’habitude. On ne sait pas si cela est dû à une baisse de fréquentation des magasins, ou si c’est une conséquence de la conjoncture actuelle", explique Claude Tisserant, bénévole à la Banque alimentaire du Doubs.
L'espoir renaît
Mais ce matin, même si rien n’a encore été pesé, les doutes s’envolent et la sérénité s’installe à nouveau dans l’esprit de Michel Jeannin, responsable de la collecte. "Pour l’instant, nous sommes satisfaits et toutes nos craintes se dispersent, on est rassurés. Je pense que nous aurons un résultat similaire à la collecte de l’année dernière. Mais pour ça, il faut continuer, il ne faut pas s’arrêter là", dit-il, le ton rieur.
Une nouvelle, qui fait du bien, quand on voit que contrairement aux années passées, le stock est vide depuis deux mois. "Effectivement, on part avec un lourd déficit et les associations tirent la patte, d’autant qu’il y a davantage de bénéficiaires. Il y a environ 40% de passage en plus et 20 % de bénéficiaires supplémentaire. Donc, on est vraiment dans l’attente", développe Bernard Clémence, bénévole.
La banque alimentaire distribue le fruit de ses collectes à 90 associations de la région. D’après la Banque alimentaire, le volume redistribué à chaque association est moins important que l’an passé.
Pour faire en sorte que la collecte continue sur cette lancée, il est possible de faire des dons dans tous les supermarchés de la région. Pour les plus frileux qui n’auraient pas la volonté de braver le froid, il existe un drive spécial collecte alimentaire. La collecte prendra fin dimanche soir.
► Faire un don en ligne à la Banque Alimentaire
Les dons inférieurs à 1000 euros permettent une déduction d'impôts de 75% du montant versé.