Quel avenir pour l'ancien jardin botanique de Besançon ? Parc, logements "responsables"... Découvrez le projet de réhabilitation

Il a accueilli les curieux et les élèves de la faculté de Sciences et Techniques de Franche-Comté pendant plus de 60 ans. Le jardin botanique de Besançon (Doubs), situé place Leclerc et fermé au public depuis 2017, sera remplacé par des logements. On vous explique.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Les Bisontins d'origine l'auront connu luxuriant, avec ces serres d'un autre temps et ses plantes exotiques. D'autres y auront passé des heures, voire des années, à étudier sur les bancs de la faculté Sciences et techniques, située en son centre. Oubliez tout cela.

Fermé depuis 2018, le site du jardin botanique de Besançon (Doubs) reverra bientôt le jour, mais sous une autre forme : des logements seront construits dans les anciens bâtiments universitaires et un espace vert public sera créé par la mairie.

De l'amiante présente sur le site

Vacant depuis 2018, ce lieu s'étendant sur 19 000 m2, a été rétrocédé à l'Etat par l'Université de Franche-Comté en 2020. "Les bâtiments et les serres étaient vétustes, ils avaient été construits en 1956" raconte Arnaud Mouly, enseignant-chercheur et directeur du jardin botanique depuis 2014. 

Le campus ne répondait plus aux nouvelles normes, notamment concernant l'amiante. La direction a donc choisi de tout déplacer à La Bouloie, y compris le jardin botanique, présent place Leclerc depuis 1957.

Arnaud Mouly,

enseignant-chercheur à l'Université de Franche-Comté et directeur du jardin botanique

La fin d'une époque, et de 60 ans d'accès libre à un espace apprécié de tous les habitants, grands et petits. La fermeture des serres, en 2003, et suivie du départ des étudiants, en 2015. Reste alors le jardin extérieur, interdit au public deux ans plus tard. Depuis, la nature a repris ses droits sur les lieux devenant petit à petit une friche. Une situation qui ne devrait plus durer.

"L'ambition de faire des logements"

En effet, la ville de Besançon, associée aux services de l'État et aux architectes des Bâtiments de France a travaillé dès la fin d'année 2023 sur un appel à manifestation d'intérêt. "On a voulu construire un projet de réhabilitation du lieu, avec l'ambition d'en faire des logements" explique Aurélien Laroppe, conseiller municipal de la ville de Besançon, chargé de l'urbanisme.

"La question des logements urbains est toujours importante" continue l'élu. "Nous avions l'opportunité de construire des habitations sur une friche, et non sur des terrains agricoles ou naturels, c'était idéal. En plus, le lieu est extrêmement intéressant au niveau de son placement".

En effet, l'ancien jardin botanique est situé à quelques minutes de la Gare Viotte, près du centre-ville et du Parc des Glacis. "L'objectif est de faire émerger des logements qui seront aussi énergétiquement propres" confie Jean-Luc Grandjacques, responsable régional de la politique immobilière de l'Etat. "On va s'attacher à conserver la partie historique et naturelle du site".

Un appel à projet publié en mai 2024

L'État a donc publié le 29 mai dernier un appel à projet à destination de promoteurs privés. Le terrain à céder, s'étendant sur plus de 19 000 m2, est divisé en deux parcelles. La première, pour un futur ensemble immobilier de 9 916 m², comporte plusieurs bâtiments (ancien bâtiment universitaire sur trois étages avec sous-sol, ancienne maison du jardinier). "Le futur promoteur pourra l'aménager comme il le souhaite, à une condition" reprend Aurélien Laroppe.

La Ville a eu un droit de regard important sur l'appel à projet. Il faudra conserver le bâtiment principal et sa façade, faite en pierres d'Héricourt des années 50, qui fait face à la ville et à la Citadelle.

Aurélien Laroppe,

conseiller municipal de la ville de Besançon, chargé de l'urbanisme

L'objectif : ne pas trop dénaturer les lieux, "même si une réhabilitation complète sera nécessaire, avec notamment un désamiantage" explique la mairie. Même volonté dans la deuxième condition fixée par la mairie. "Le futur promoteur doit accepter que la deuxième parcelle du terrain soit cédée à la commune de Besançon, dans le cadre de la création d’un espace vert public" insiste Jean-Luc Grandjacques.

Dans le détail, la municipalité souhaite construire une sorte de petit parc, "dans le prolongement du Parc des Glacis", en préservant "les vieux arbres présents depuis des dizaines d'années". "On a l'ambition de créer un espace vert ouvert à tous, où nous construirons également une piste cyclable" continue le conseiller municipal chargé de l'urbanisme. "L'idée est de garder ce panorama "vert" exceptionnel sur la ville de Besançon".

Pas d'appartements avant 2028

L'appel d’offres, malgré ses deux conditions, est-il arrivé à convaincre ? Les services de l'Etat, sans dévoiler leur nombre et leur identité, ont indiqué à France 3 Franche-Comté que plusieurs dossiers avaient été déposés par des promoteurs. "Nous avons également effectué plusieurs visites du lieu" révèle Jean-Luc Grandjacques, responsable régional de la politique immobilière de l'État. 

Mais nous n'avons pas encore reçu d'offre officielle. Mais pas d'inquiétudes, dans ce genre de négociations, elles arrivent près de la date de clôture de l'appel d'offres

Jean-Luc Grandjacques,

responsable régional de la politique immobilière de l'Etat

Celle-ci approche puisqu'elle est fixée au 18 novembre 2024. Vous l'aurez compris, les futurs logements qui prendront place dans les anciens locaux de la fac de sciences ne verront donc pas le jour avant plusieurs années. "Les promoteurs passeront devant un jury, qui sélectionnera un candidat" explique Jean-Luc Grandjacques. "Il faudra ensuite se mettre d'accord sur un compromis de vente, le signer, puis les travaux commenceront. On n'aura rien avant 2028-2029".

Un jardin botanique transféré à La Bouloie

Et le jardin botanique dans tout ça ? Pas de panique, s'il n'existe plus place Leclerc, il revivra à La Bouloie, là où a été transférée l'entièreté du campus de Sciences et techniques, mais sous un autre nom : le "jardin de la découverte".

Des serres modernes de fer et de verre s'étendront sur 1 100 m² sont en cours de construction, en plus d'un hectare de parc extérieur, pour accueillir les collections de plantes. Patience néanmoins, l’espace sera ouvert au public au printemps 2025.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information