Un rassemblement en soutien au peuple palestinien a eu lieu ce samedi 15 mai à Besançon, sur la place du 8 septembre. Détails.
La pluie battante n'a pas refroidi les manifestants qui ont répondu présent à l'appel de l'association France Palestine Solidarité à Besançon, ce samedi à 15h, place du 8 septembre. Ils étaient environ 250. Alors que la manifestation parisienne pour les droits des Palestiniens et pour dénoncer "l'occupation et la politique d'apartheid" du régime israélien a été interdite, celle de Besançon a été autorisée par la préfecture du Doubs.
"Il faut absolument que notre rassemblement soit impeccable. Il faut absolument que l'on soit impeccable. Des gens en face ne veulent plus qu'on manifeste pour la Palestine. On peut être pro-palestiniens et pacifiques. Soyons impeccables, mais il ne faut pas se taire" ont prévenu en début de rassemblement les organisateurs bisontins, avant de rappeler le contexte politique en Israël depuis 1948. Les manifestants dénoncent "le nettoyage ethnique, les expulsions, les humiliations et les déplacements" que subissent les Palestiniens depuis.
L'association France Palestine Solidarité a rappelé aux mémoires la date symbolique du 15 mai et a dénoncé une oppression vieille de 70 ans, subit par le peuple palestinien. C'est la Nakba ("catastrophe" en arabe), qui désigne le déplacement forcé de 700 000 Palestiniens à la création de l’Etat d’Israël en 1948. "La Nakba n’a pas seulement bouleversé la vie de centaines de milliers de Palestiniens, expédiés dans des camps de misère, au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. [C'est] un traumatisme transmis de génération en génération" rappelle Lemonde.fr, dans un article sur l'origine de ce terme.
Depuis quelques années, cela empire. Cela va au-delà de la simple colonisation. C'est l'apartheid et c'est un crime contre l'humanité.
"Les Juifs ont subi un génocide durant la seconde guerre mondiale, alors comment certains peuvent à présent réclamer tout simplement la mort des arabes ?" s'est interrogé l'un des représentants de l'AFPS Besançon. Et d'ajouter : "Si des enfants juifs étaient empêchés d'aller à l'école, nous serions profondément choqués, nous nous mobiliserions contre ça !"
L'AFPS souhaite le gel des relations entre Besançon et la ville jumelée de Hadera
Les organisateurs, après avoir remercié la municipalité de Besançon pour avoir facilité l'organisation de ce rassemblement et rappelé son implication dans des projets de coopération avec un camp de réfugiés palestiniens, ont souhaité appuyer sur la responsabilité du Conseil municipal, notamment concernant le jumelage avec la ville israëlienne de Hadera. Ce jumelage existe depuis 1964.
"Est-il encore concevable, face à cette situation, de maintenir en l'état les relations avec les institutions d'un régime d'apartheid ? Besançon est la ville de Victor Hugo, de Proudhon. Pouvons-nous continuer à faire comme si de rien était ? Nous demandons un gel des relations avec les institutions de la municipalité de Hadera" ont déclaré les organisateurs du rassemblement bisontin.
L'hymne palestinien a ensuite été chanté par les manifestants, avant qu'ils prennent le chemin de la place de la Révolution, regroupés derrière une banderole "Israël Apartheid Nation - Justice pour la Palestine". Ils ont ensuite rejoint la préfecture en scandant : "Free Palestine ! Solidarité Palestine ! L'apartheid, on n'en veut plus !".
On ne demande pas grand chose. On demande juste l'application du droit international. Si ce n'est pas le cas, on demande des sanctions.
Une délégation de l'association France Palestine Solidarité Besançon doit être reçue mercredi 19 mai en préfecture.
Une manifestation dans le calme a également eu lieu à Belfort, ce samedi.