C’est l’un des cinq projets français qui a été présenté lors du dernier sommet de l’environnement, à l’ONU, et c’est une start-up bisontine qui le porte depuis quatre ans. La société Farm 3 s’est spécialisée dans la production de plants plus résistants aux aléas climatiques.
Farm3, c’est une machine de production de plans d’arbres qui sont plus tolérants à la sécheresse. Le 18 juillet dernier, à New-York, au siège de l’ONU, Romain Schmitt, co-fondateur et Directeur Général de Farm3, présentait, lors du sommet du développement durable, son concept de ferme high-tech, conçu à Besançon. Elisabeth Braconnier et Emma Vallée-Guillard sont allées à leur rencontre.
Mais alors concrètement, Farm3, qu’est-ce que c’est ? "Il s’agit d’une machine qui sert à produire des arbres plus tolérants à la sécheresse. C’est le fruit de la recherche en agronomie et de l’innovation technologique. On travaille sur différents secteurs tels que l’agroalimentaire, la viticulture et notamment la sylviculture et c’est sur cet objectif essentiel à la survie de nos forêts, que l’on a été invité à présenter, aux ministères et aux différents états, cette initiative", explique Romain Schmitt. Avant d’insister : "la foret est un enjeu majeur au niveau mondial, et c’était l’occasion de leur montrer que le secteur privé, et notamment les jeunes entreprises innovantes, sont actrices du développement durable, sont porteuses de solutions innovantes qui vont arriver sur le marché."
Des plants plus résistants
C’est dans un cube comme celui-là que la jeune société bisontine développe, depuis 2019, des plantes plus résistantes à la chaleur, à la sécheresse et au manque d’eau. En d’autres termes, aux aléas climatiques. Ces fraisiers des bois ont été mis en culture il y a quatre semaines, pour une expérimentation commandée par un industriel de l’agro-alimentaire, qui produit des confitures.
Le but ? Trouver une solution à la production de plans de fraisiers, qui sont majoritairement produits au Maroc, "dans des conditions qui ne sont pas toujours les mêmes d’années en années. On essaie de voir si en trouvant les conditions optimales à leur production en pépinières, on pourrait avoir une meilleure production une fois replantés en parcelles", détaille Henri Nicod, directeur du centre de phénotypage.
Si le client se montre satisfait de l’expérimentation, il se verra alors équipé d’une infrastructure pour la production de ce plan de fraisier des bois, avec les conditions optimales qui auront été trouvées durant l’expérimentation, par la Start-up. "Une fois qu’ils sont produits chez lui, les pieds seront plantés en parcelles l’année suivante pour la production des fraises."
Étudier le comportement des plants
"On a un climat par cube et ensuite au sein du cube, on a jusqu’à 16 modalités de nutrition et d’irrigation. Donc, on va vraiment étudier le comportement du plan dans nos cubes. On va aussi essayer de les habituer à la contrainte hydrique, en leur appliquant des stress réguliers et maîtrisés tout au long de leur croissance, pour qu’une fois plantés en extérieur, ils sachent répondre à cette contrainte hydrique et qu’ils reprennent mieux l’année de la plantation", développe Henri Nicod.
Derrière ces expérimentations, c’est d’abord un esprit éco-responsable qui anime l’équipe de Farm 3. Grâce à ses recherches, il est désormais possible de cultiver des plantes et des essences adaptées aux différents climats de nos régions, sans avoir à les importer du bout du monde.