Ce mardi 6 juin marquait la 14e journée de mobilisation dans la rue contre la réforme des retraites promulguée par Emmanuel Macron au mois d’avril. À Besançon dans le Doubs, près de 2.000 personnes ont manifesté selon les chiffres de la Préfecture. 3.000 selon les organisateurs.
5 mois à battre le pavé pour tenter de faire reculer le gouvernement sur le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans. La dernière mobilisation à Besançon remonte au 1er mai. Ce jour de fête du travail, ils étaient 10.500 dans les rues de la cité bisontine selon les organisateurs, un peu moins selon la Préfecture. La fin de cortège avait été émaillée d’incidents et d’une trentaine d’interpellations.
Toujours mobilisés contre la retraite à 64 ans
La réforme des retraites a été promulguée le 14 avril 2023. La mobilisation a fondu au fil des semaines. Mais, en ce début juin, des centaines d’hommes, femmes, jeunes sont une nouvelle fois descendus dans la rue.FO, FSU, CGT… étudiants, tous étaient présents dans le cortège bon enfant qui a pris la direction du centre-ville.
“On tient à le dire inlassablement. Cette réforme est une injustice, on ne se résout pas à vivre dans une société ou l’injustice fait loi” témoigne une manifestante. Dans le cortège, des salariés, mais également de nombreux étudiants. “Les jeunes sont encore là, et ne vont rien lâcher” confie l’un d’entre eux.
Revoir notre live tweet avec notre journaliste Laurie Henriet dans le cortège de Besançon
Le cortège bisontin s’est élancé une nouvelle fois du parking Battant pour terminer à Chamars après un passage devant la Préfecture. Cette manifestation intervient alors que le 8 juin, sera examinée à l’Assemblée Nationale une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme et le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans.
Une proposition jugée inconstitutionnelle par la première ministre Elisabeth Borne. Le camp présidentiel continue à avancer, comme en témoigne la publication dimanche au JO des deux premiers décrets d'application, dont celui portant progressivement l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans
À Besançon, l’intersyndicale s’attendait à une mobilisation moindre, bien sûr que le 1er mai. Elle espère garder l’énergie de la mobilisation des derniers mois pour rebondir sur d’autres thèmes. “On veut se battre sur l’emploi des séniors, le pouvoir d’achat, le partage de la valeur dans les entreprises, la transition énergétique…” liste Vincent Bernaud, CFDT.
"Les retraites resteront toujours un combat"
Au plan national, les grandes figures syndicales se sont exprimées sur ce qui est sans doute la fin du mouvement. "Le match est en train de se terminer", selon Laurent Berger. "C'est la dernière manifestation contre la réforme des retraites, sous ce format-là, on ne va pas se raconter d'histoire (…) Mais il y a toujours une colère et un ressentiment", a prévenu le secrétaire général de la CFDT. Le leader insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a lui promis que "la lutte continuera" même s'il a admis ne pas savoir "sous quelle forme".
Nous voulons de vraies négociations", a prévenu à ses côtés la numéro un de la CGT, Sophie Binet. Soulignant que "les retraites resteront toujours un combat", elle a mis en avant l'objectif de "gagner des avancées concrètes". "L'intersyndicale va rester unie", a-t-elle ajouté, jugeant "probable qu'il y ait d'autres manifestations au vu de la colère dans le pays".