L'édition 2023 de Roland-Garros se tiendra du 22 mai au 11 juin et accueillera, outre les joueurs mondiaux, Gaël Chevalier. Ce cordeur originaire du Doubs et qui tient un magasin à Pirey près de Besançon, sera l'un des deux Français parmi une équipe internationale à participer à la réussite des tennismen et tenniswomen. Il y a quelques mois, le quadragénaire était le seul cordeur français de l'US Open.
25 à 30 raquettes cordées par jour, voilà ce qui attend Gaël Chevalier à Paris. Le Doubien s’apprête à partir à Roland-Garros ce week-end, où il sera l’un des deux Français d'une équipe internationale triée sur le volet. “En tout, je vais faire environ 300 raquettes. C’est un vrai marathon”, exalte-t-il, galvanisé à l’idée de sortir à nouveau de sa zone de confort et d’être poussé dans ses retranchements.
“En tout je vais faire environ 300 raquettes. C’est un vrai marathon”
Gaël Chevalier, cordeur à Roland-Garros
Il faut dire que les exigences sont fortes sur le court, comme le confirme le quadragénaire : “Les joueurs le sont avec eux-mêmes et donc avec nous, ça nous pousse à être performant.” Car on attend de lui qu’il corde de la même façon à 7 heures comme à 2 heures du matin, toujours en respectant les consignes de joueurs et les délais très serrés de ces compétitions : environ douze minutes par raquette, pas plus.
“Les Top 10 ont besoin d’avoir toujours la même sensation à la frappe, donc il faut un cordage neuf tout le temps. Ils utilisent plusieurs raquettes par match, soit quasiment une tous les changements de balles”, explique-t-il, fort de son expérience avec dix Roland-Garros à son actif.
De New York à Paris
Afin d’assurer les matchs des plus grands, Gaël Chevalier a dû passer des étapes de sélection, notamment accorder dix heures durant. “C’est une fierté ! En France, on doit être une dizaine de cordeurs à pouvoir prétendre être à ce niveau-là”, dit-il avec humilité, lui qui exerce ce métier depuis 25 ans.
“Ça fait un peu bizarre de se dire qu'il a déjà cordé Nadal et d’autres grands joueurs."
Client de Court Central
À l’automne dernier, il était même le seul cordeur français à officier à l’US Open à New York, un “rêve”, selon ses mots. “Ça fait un peu bizarre de se dire qu'il a déjà cordé Nadal et d’autres grands joueurs”, se réjouit en ce sens un jeune client venu changer de raquette.
En effet, quand il n’est pas auprès de tennismen et tennis women connus mondialement, on le retrouve dans son magasin Court Central, à Pirey dans le Doubs. “Celle-là, je la mets pour mon retour de Roland ?”, s’enquiert-il auprès d’un client. Il restera deux semaines au tournoi, avant que les besoins en cordeurs s’amenuisent et qu'il retourne derrière son comptoir. Malgré cette opportunité, il l’assure : “Je corde de la même façon un top 10 mondial qu’un client ici."
Du sur-mesure
L’enjeu de son travail ? Adapter la maniabilité, le poids et la souplesse aux demandes des joueurs. “La sensation à l’impact, associé à la sonorité, nous donnent une indication”, explique Gaël en tapant du plat de la main la raquette d’un client. “Elle correspond très bien à votre façon de jouer”, dit-il à cet habitué qui pourra repartir avec cette toute nouvelle version.
"On est sûr d’avoir quelqu’un qui connaît bien son métier et qui est passionné par son travail."
Client de Court Central
Un savoir-faire et une expérience à faire pâlir plus d’un cordeur et dont se réjouit sa clientèle : “On sait que quand on vient, on est toujours satisfait de la qualité, des conseils qu'il nous donne pour jouer. On est sûr d’avoir quelqu’un qui connaît bien son métier et qui est passionné par son travail”, confie le papa d’une jeune joueuse.
Si Gaël est désormais célèbre dans la profession, son parcours vient surtout assouvir un rêve d’enfant, comme il le raconte : “Depuis tout petit, je voulais avoir mon magasin et depuis que j’ai eu six ans et une raquette dans les mains, j'ai toujours voulu travailler dans ce sport-là.”