"Se rassembler pour que les gens ne s'habituent pas à la guerre en Ukraine" : à Besançon, trois mois après le début du conflit, ces militants continuent de se mobiliser

Ce mardi 24 mai, une dizaine de personnes se sont réunies sur la place du 8 septembre à Besançon (Doubs). Un rassemblement de soutien organisé exactement trois mois après le déclenchement par la Russie de la guerre en Ukraine. L'objectif de l'association Solidarité Ukraine est de continuer à mobiliser la population, face à un conflit meurtrier qui se poursuit aux portes de l'Europe.

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À Besançon, place du 8 septembre, une dizaine de personnes se sont rassemblées ce 24 mai pour protester contre la guerre en Ukraine. Un nouveau rendez-vous pour continuer à attirer l'attention sur la situation en cours, à environ 2.000 kilomètres de nous. Ce rendez-vous est leur façon de montrer qu'ils soutiennent l'Ukraine, trois mois pile après le début de la guerre. 

Ne pas banaliser le conflit

« Si tu veux la paix, prépare la paix » ou encore « Quelle connerie (sic) la guerre ! Pluie d'acier et de sang ». 90 jours après les premiers bombardements russes en Ukraine, les slogans ne manquent pas. « Si nous sommes ici, c'est parce que nous ne voulons pas que les gens s'habituent à voir qu'une guerre se déroule en Ukraine », lâche Pascal. Ce retraité de l'enseignement, 65 ans, fait partie du collectif Solidarité Ukraine. Une association crée dès le 24 février, jour du début des bombardements russes. 

Un peu plus loin sur la place justement, il y a Claudine, 77 ans. Cette retraitée de la santé est la porte-parole de ce collectif. Pour elle, la mobilisation de la ville de Besançon doit s'intensifier. « Il faut qu'il y ait un endroit que la mairie puisse nous donner, pour que les enfants réfugiés puissent poursuivre leur scolarité ukrainienne et faire en sorte que les familles puissent se retrouver », exige la responsable associative. 

Ce n'est pas le premier rassemblement organisé par le comité. Depuis février dernier, les membres se mobilisent chaque semaine. « À notre deuxième rassemblement, près de 200 personnes ont répondu présent. C'est le signe que la population bisontine est sensible à ce qui se passe là-bas ».

De l'aide à travers le Doubs

Dans le département, la mobilisation ne faiblit pas. Des particuliers n'hésitent pas à aider directement les réfugiés ukrainiens. C'est le cas par exemple de Monique et de son mari, à Côtebrune (Doubs). Ils accueillent depuis le début de la guerre Alina et Tamara.

« Le quotidien est simple. Les personnes accueillies sont autonomes dans ce petit studio. Il y a une cuisine tout équipée, des sanitaires, une chambre pour un couple avec une sortie indépendante. Elles accomplissent les activités du quotidien : tondre la pelouse, conduire le tracteur ou la tondeuse et faire du jardinage », ajoute Monique. Depuis, elles prennent des cours de français à Besançon au CLA (centre de linguistique appliquée).

Les deux réfugiées montrent leur reconnaissance à Monique, dans une lettre qui la touche profondément. Elle ne peut s’empêcher de relire avec émotion chacun de ces mots. « Vous avez fait beaucoup pour nous sans perdre de temps. Merci du fond du cœur pour votre soin, votre générosité, votre compréhension et votre sympathie. Merci de votre aide pour les cours de français », écrivent-elles.

En France, d'après les derniers chiffres du gouvernement, près de 85.000 réfugiés ukrainiens ont été accueillis depuis le début de la guerre. Parmi eux, environ 2.500 se trouvent dans la région Bourgogne-Franche-Comté.

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