Le recours au préservatif est en baisse selon une étude Ifop pour le Sidaction. Mais il n'est pas le seul moyen de prévention du VIH. Le dépistage fait partie des autres méthodes qu'il faut intégrer dans la campagne de sensibilisation.
Selon la dernière étude menée par l’Ifop pour le Sidaction, 66 % des jeunes ayant eu des rapports sexuels au cours des 12 derniers mois, n’utilisent pas systématiquement un préservatif. Mais la moitié d’entre eux justifient leurs rapports sexuels non protégés par la réalisation d’un test de dépistage. Mais comme le souligne Emmanuel Bodoignet, président régional de l’association Aides, la prévention du VIH passe aussi par d’autres moyens, comme la PrEP (prophylaxie pré-exposition) et le dépistage.
"Chaque personne trouve son moyen de prévention"
En effet, ces méthodes offrent de nouvelles options pour se protéger contre le VIH. "Il y a un éventail de possibilités, et on pioche. Chaque personne trouve son moyen de prévention. Et ne pas se protéger, si on se fait dépister régulièrement, c’est le plus important", explique-t-il. Car selon lui, une fois que le patient connaît sa séropositivité, il peut être mis sous traitement et ainsi avoir une charge virale indétectable. C’est la règle des "3 90" :
- 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique,
- 90% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement anti rétroviral durable,
- 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.
"Quand on se fait dépister régulièrement, on devient vite indétectable." Le dépistage du VIH constitue donc un élément clé de la lutte contre l'épidémie. Il permet de connaître son statut sérologique et, en cas de séropositivité, d'accéder à un traitement adapté et de mettre en place des mesures de prévention pour éviter la transmission du virus à ses partenaires. De plus, le dépistage précoce contribue à réduire les risques de développer des complications liées au VIH et à améliorer la qualité de vie des personnes séropositives. Ce "bien vivre avec" peut d’ailleurs constituer un quatrième "90", explique Emmanuel.
"Il faut se battre contre les discriminations"
Mais la question des discriminations, des préjugés et des moqueries dont peuvent être victimes les personnes séropositives peuvent un frein à ce dépistage. "Je comprends la peur des gens, et c’est pour cela qu’il est nécessaire de témoigner. Il faut se battre contre les discriminations", ajoute Emmanuel Bodoignet.
Puisqu’il soulève un problème majeur et une réelle inquiétude. Selon les chiffres de 2021, en France, une personne sur trois est dépistée en stade avancé, ce qui implique plus de risques de développer des comorbidités. En Bourgogne Franche-Comté, c’est une personne sur deux. "La BFC a la plus petite épidémiologie, mais les gens se font très peu dépister, et tardivement", souligne le président d’Aides. Et son message est clair : "soit on se protège, soit on se dépiste".