À Besançon, la ville a décidé d’impliquer les jeunes dans les commémorations de la Toussaint. Une dizaine de jeunes vont bénéficier du dispositif Tapaj, du travail payé à la journée.
Devant le cimetière du quartier Saint-Claude à Besançon, le ballet des pots de chrysanthèmes a commencé. Gessim accompagne une personne âgée, pour l’aider à transporter jusqu’à une tombe un énorme et coloré pot de chrysanthèmes. Gessim sera payé en liquide à la fin de la journée.
TAPAJ signifie Travail Alternatif Payé à la Journée. C’est un petit boulot, mais c'est surtout un dispositif social, géré par le centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie de Besançon, les associations ADDSEA et SOLEA. Cela permet aux travailleurs sociaux d'être en contact avec ces jeunes en grande difficulté, et de pouvoir ensuite les accompagner vers un logement, des soins, un emploi, une formation.
Chasubles jaunes sur le dos, ces jeunes proposent leur aide aux visiteurs venus rendre hommage à leurs proches. “Ils sont là pour orienter les familles, les aider, porter un arrosoir, un sac de terreau. Et il y a beaucoup de personnes âgées à mobilité réduite, donc généralement leur aide est très apprécié” explique Elise Aebischer, adjointe à la mairie déléguée à la relation aux usagers, aux ressources humaines, à l'égalité homme-femme.
Gessim apprécie lui aussi ce petit boulot de quelques heures. “Dès qu’il y a une mission, ils m’appellent. J’aime bien Tapaj, ça m’aide financièrement, et socialement, à voir des gens, à parler, vider son sac” confie le jeune homme.
À l’occasion de la Toussaint, plusieurs jeunes âgés de 18 à 25 ans seront présents au sein des cinq cimetières de Besançon (Saint-Claude, Saint-Ferjeux, Velotte, Champs Bruley, Chaprais).
TAPAJ pense déjà à faire plus, et cherche sur Besançon des structures et des entreprises pour proposer de nouvelles missions. Avec l'espoir de pouvoir aider un maximum de jeunes. Les petits boulots proposés doivent être simples, accessibles à tous. "Ces jeunes sont tellement abimés que si on les met en échec, ils vont abandonner" précise Sibylle Martinez, travailleuse sociale.