Une “opération de police d’envergure” contre le trafic de drogue a permis l'arrestation de 21 personnes lundi 27 février à Besançon (Doubs). Plus de 200 agents de police ont été mobilisés, ainsi que la BRI, le Raid, cinq équipes cynophiles et "une force CRS". Le quartier de Planoise est régulièrement le théâtre de fusillades et de guerres de territoires entre dealers.
Plus de 200 policiers sont intervenus lundi 27 février dans le quartier de reconquête républicaine (QRR) de Planoise à Besançon, après des violences par armes à feu qui ont fait plusieurs morts. Une "opération de police d'envergure" qui a permis l’arrestation de 21 personnes, placées en garde à vue “pour des faits de complicité ou de participation directe aux faits suivis par l'enquête". Elle s’inscrit dans un contexte de trafic de drogues et de guerre de clans, ayant entraîné deux morts et plusieurs blessés par balles en quelques mois.
La Direction zonale de la police judiciaire Est précise que l’opération “s'est déroulée selon deux commissions rogatoires délivrées par un juge d'instruction de la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) de Nancy”. Une information judiciaire avait été ouverte fin 2022 après deux fusillades qui avaient fait un mort à Planoise.
Plus de 200 policiers étaient dépêchés, issus des rangs de la police judiciaire de Besançon et de Dijon, avec le renfort des services de Nancy, Metz, Reims, Mulhouse et Strasbourg. Six brigades de recherche et d'intervention (BRI), les antennes du Raid de Lyon et de Strasbourg ainsi que de cinq équipes cynophiles de la direction zonale de la sécurité publique Est et "une force CRS" ont été mobilisés.
"Les investigations se poursuivent", a indiqué une source proche du dossier, indiquant que "les temps des gardes à vue vont se prolonger durant 96 heures dans le cadre de l'association de malfaiteurs". Elle ajoute : "Nous sommes sur une affaire criminelle”.
« Une résurgence de la violence »
Depuis 2019, plusieurs fusillades ont retenti dans le quartier le plus peuplé de Besançon, déchiré par le trafic de drogue et la guerre de clans. Ces huit derniers mois, la situation s’est empirée entraînant la mort de deux adolescents de 15 ans, et blessant par balle plusieurs personnes. Autant de raisons qui ont poussé les familles et les riverains du quartier à former le collectif « Stop à la violence ». Ils ont écrit une lettre au Président de la République ainsi qu'à tous les élus du territoire pour alerter sur la "résurgence de la violence avec des rafales et des tirs avec des armes à feu".
Au début du mois, une arme de guerre avec ses munitions et 4 kg d’héroïne avaient déjà été retrouvés dans le coffre d’un véhicule stationné en sous-sol à Planoise. "Cette saisie montre combien la police est active et est à l'œuvre pour démanteler les réseaux de trafics de drogue", avait déclaré Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, lors d’une conférence de presse le 14 février. La commissaire Juliette Dupoux avait alors estimé qu’"on sent plus de crainte aujourd'hui du côté des délinquants" expliquant que la "peur commençait à changer de camp".
Avec AFP