Le futur quartier Saint-Jacques à Besançon est à nouveau sur les rails. C'est la société publique Territoire 25 qui est désormais en charge de mener le projet. Le nouveau quartier sera prêt dans "10 à 15 ans", selon la Ville de Besançon. Explications.
Nous en étions resté à l'annonce de l'abandon du rachat de l’ancien hôpital Saint-Jacques de Besançon par l'opérateur Vinci, en octobre 2021. Cette nouvelle entraînait la fin du grand projet de réhabilitation du quartier Saint-Jacques. Ce projet avait été baptisé à l'époque "Cité des savoirs et de l'innovation".
Ce 15 novembre 2022, les mines étaient plus détendues dans la cour de l'imposant bâtiment historique. Anne Vignot, maire EELV de Besançon, était aux côtés d'Emmanuel Luigi, directeur par intérim du Centre hospitalier universitaire (CHU), de Denis Leroux, président de Territoire 25 ainsi que d'Aurélien Laroppe, conseiller municipal délégué à l'urbanisme, pour annoncer "une bonne nouvelle".
C'est finalement la société publique locale Territoire 25, dont l'actionnaire principal est la Ville de Besançon, qui "hérite" du projet. La concession d'un périmètre de 6 hectares est conclue pour 10 ans. Territoire 25 aura pour mission d'acquérir auprès du CHU le foncier pour un montant de 14 millions d'euros et de mener les opérations.
"Nous ne pouvons que nous réjouir qu’un avenir soit assuré à ses bâtiments et aussi que cette opération publique permette de redonner vie à ce quartier", a expliqué Emmanuel Luigi, directeur par intérim du Centre hospitalier universitaire (CHU).
"Je remercie Anne Vignot de nous avoir choisis. On est très heureux de pouvoir participer à cette opération emblématique pour Besançon. C'est un dossier symbolique", s'est également réjoui Denis Leroux, président de Territoire 25, qui "porte la totalité des investissements".
"Une ville de demain"
Le visage du futur quartier Saint-Jacques peut donc à nouveau s'imaginer, avec au programme en 2023 un ambitieux travail de démolition, la mise en place de consultations publiques la même année ou encore le lancement d'une série d'études et de fouilles du terrain. Il faudra faire preuve de patience, tant le chantier s'annonce titanesque et complexe. "Dans 10 à 15 ans, nous pourrons marcher dans le nouveau quartier Saint-Jacques", se réjouit la maire de Besançon, visiblement enthousiaste à l'idée de voit naître "une ville de demain", au départ "d'une feuille blanche".
"Très vite des concertations publiques vont commencer, au début d’année 2023. Nous allons nous reposer aussi la question de quelle part nous souhaitons mettre dans le logement. Nous devons avoir une possibilité d’accueillir les familles, ainsi qu'une place pour l’activité économique. L’Arsenal est un lieu de vie innovant vivant, donc on va aussi discuter de ce que pourrait devenir ce lieu, cette animation qui y est créée. Est-ce qu’elle se transforme, est-ce qu’elle se déplace ? Nous allons en discuter. Les acteurs sont déjà très attentifs au renouveau du quartier", a détaillé Anne Vignot.
Ce que l'on sait, c'est que tout est à nouveau remis sur la table, sauf la grande bibliothèque de 15 000 m2, installée au coeur de ce futur nouveau quartier. On sait également que l'année 2024 sera dédiée à la création "des réseaux primaires", aux travaux de la grande bibliothèque et au début de certaines rénovations pour y faire des logements. Des fouilles archéologiques vont également avoir lieu.
Une volonté de mixité sociale
La maire Anne Vignot a précisé qu'une part plus importante que les 10% prévus dans l'ancien projet sera destinée à l'installation de logements sociaux. Il s'agira, selon les chiffres transmis pas la Ville, de 36000 m2 réservés aux logements et d'un véritable travail de "couture architecturale", pour une ville plus inclusive.
"Nous serons plus exigeants en matière de mixité sociale", a-t-elle annoncé. Concernant le patrimoine classé de l'ancien hôpital Saint-Jacques, "il restera dans le domaine public". Et d'ajouter : "On oublie rien [de l'ancien projet], mais on ne s’interdit rien".
Ce projet, avant d'être réellement lancé, devra être confirmé officiellement à l'issue d'un vote devant le Conseil municipal de Besançon, le 8 décembre prochain.