Un immeuble HLM a été visé par une rafale d'arme automatique dans la nuit de samedi à dimanche 29 octobre 2023 dans le quartier Saint-Claude à Besançon (Doubs). Une quinzaine d'impacts ont été retrouvés sur le mur et sur la porte vitrée de la cage d'escalier.
Les détonations ont été entendues vers 1h30 dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 octobre 2023. Mais les impacts sur le mur et sur la porte vitrée ont seulement été signalés par un riverain en milieu de journée le lendemain. Un ou plusieurs indiviuds ont pris pour cible la cage d’escalier d'un immeuble d'Habitat 25, situé Chemin des Grands Bas, dans le quartier Saint-Claude à Besançon.
"C'est un point de deal connu", explique Christophe Fernandez, responsable du syndicat Unité SGP Police pour la Bourgogne-Franche-Comté. Une quinzaine d'étuis de calibre 7,62 mm ont été retrouvés sur place, des munitions tirées par une arme automatique.
Intimidation entre trafiquants ?
Les circonstances de la fusillade restent encore à élucider "malgré les témoignages de plusieurs habitants qui ont entendu une dizaine de coups de feu", précise de son côté le collectif des Hauts de Saint-Claude à macommune.info. L'association appelle à la collaboration des riverains "pour transmettre toute information utile aux autorités, et à la diligence des enquêteurs pour faire la lumière sur cet événement".
"Cela pourrait ressembler à un schéma d'intimidation, de communication de bande à bande,avance Christophe Fernandez, mais il faut rester prudent car on ne sait pas exactement ce qui s'est passé." C'est surtout la méthode qui interpelle le syndicaliste. "Ce n'est pas la première fois qu'on assite à des échanges de tirs à Besançon mais là, il s'agit d'une kalashnikov, c'est confirmé, et c'est beaucoup plus inquiétant."
"C'est juste inadmissible"
Ce lundi, Anne Vignot ne cache pas non plus son exaspération. "C'est juste inadmissible, confie la maire de Besançon à France 3 Franche-Comté. On a vu à Marseille qu'une balle peut traverser une paroi et blesser ou tuer un innocent. Il est urgent qu'on ait les moyens de démanteler ces trafics."
Après les émeutes et violences urbaines survenues après la mort de Nahel en juin 2023, l’État a présenté une série de mesures jeudi 26 octobre. Parmi elles, être plus sévère avec les délinquants mineurs, si besoin avec l'aide de l'armée, et "responsabiliser" leurs parents. Besançon est avec Valence et Maubeuge, l'une des trois villes françaises qui vont bénéficier de l’expérimentation des FAR, les "forces d’action républicaine". Le dispositif sera mis en place en fin d’année.
Mais pour Anne Vignot, cette expérimentation a ses limites et la lutte contre le trafic de drogue doit être une priorité nationale. "Je veux bien qu'on intervienne dans un quartier comme Planoise mais ça ne suffit pas, insiste-t-elle. On a déjà eu des coups de feu ici. On en a même vu à Pontarlier. Aucune ville n'est à l'abri aujourd'hui."
"La France est le pays qui consomme le plus de psychotropes en Europe et en même temps, c'est le pays où la batterie de dispositifs répressifs est la plus importante, et on voit bien que ça ne fonctionne pas, déplore l'élue écologiste. Il faut un vrai 'plan Marshall' sur la question du trafic de drogue. Cela fait trois ans que je le demande."
