Malgré une réussite scolaire souvent meilleure que celle des garçons, les filles restreignent leurs choix de carrière et s'orientent très peu vers les sciences. En cause : des stéréotypes de genre inscrits dans l'inconscient collectif. L'Université de Franche-Comté et la Direction régionale aux droits des femmes et à l'égalité veulent inverser cette tendance.
Casser les cercles vicieux
Pour démonter ces stéréotypes, Magali Cabanas anime des discussions avec des élèves. "Il y a des cercles vicieux, c'est-à-dire qu'il y a des filières où il y a beaucoup de garçons, indique la chargée de projet de médiation scientifique, donc on va dire à une fille "tu vas être la seule dans une classe de garçons", donc déjà ça peut avoir tendance à décourager certaines."Devenir astrophyscienne malgré les clichés
Annie Robin n'a quant à elle pas hésité à choisir la carrière qui la faisait rêver : l'astrophysique. Un choix facilité par son entourage : "Dans ma famille il n'y a pas du tout eu de frein à ça, je n'ai pas eu d'auto-censure, j'y suis allée", raconte-t-elle. Aujourd'hui en poste à l'université de Franche-Comté, elle se heurte tout de même à des difficultés liées à son genre : une astrophysicienne qui fait une demande pour utiliser le téléscope Hubble aura un temps systématiquement moins long que ses collègues hommes.On comprend mieux comment 52 femmes ont obtenu le prix Nobel contre 842 hommes !
Interviews d'Annie Robin, astrophysicienne à l'Université Franche-Comté et Magali Cabanas, chargée de projet de médiation scientifique. Reportage d'Emmanuel Rivallain et David Martin.