On l'a fait pour vous. Enfin, un moniteur d'escalade l'a fait pour vous. Si ce sport longtemps réservé aux initiés se démocratise, il reste encore un mystère pour beaucoup. Loïc Pagand, du club Entre-Temps Escalade de Besançon, a accepté de nous prêter ses yeux et ses bras pour nous faire partager sa passion.
On pense qu'on n'y arrivera pas. Qu'on a le vertige. Alors que non. C'est ce que nous explique Loïc Pagand, moniteur d'escalade à Besançon. Le vertige, c'est une maladie. Vous et moi, généralement, on a juste peur du vide. Peur de tester d'un peu trop près cette bonne vieille loi de l'attraction universelle de Newton. Ce qui est logique en fait. Et même sain.
Donc si on n'a pas voulu tester de grimper le mur de 25 mètres de la salle Marie Paradis de Besançon, c'est quand même un peu parce qu'on a peur du vide, mais aussi surtout parce qu'on commence à avoir des crampes dès qu'on dépasse trois étages par l'escalier. Donc autant éviter de forcer.
On a laissé ça à notre moniteur. Loïc a 38 ans, dont 28 passés accroché à des prises plus ou moins grosses, l'ayant conduit à la compétition à un niveau national. Le genre de personne qui semble avoir plus de forces dans deux doigts qu'on en a dans tout le corps. On l'a donc équipé d'une Go Pro sur la tête. Il allait pouvoir être nos yeux et surtout nos muscles et essayer de nous faire ressentir les sensations de l'escalade.
Une bonne histoire d'escalade, c'est avant tout une bonne lecture de voie.
Et si Lao Tseu avait été féru d'escalade ? Parce que, finalement, notre maître du Taoïsme, en plus d'avoir toujours essayé de trouver sa voie, n'a-t-il pas édicté comme précepte que "chaque pas est une victoire" ?
Car c'est avant tout ça, l'escalade. C'est un sport de motivation et d'étapes à franchir. Chaque pas compte. Et ça commence donc par lire la voie depuis le plancher des vaches avant de s'élancer. Mimer les prises aves ses mains, en les exagérant.
L'escalade, un sport cérébral et aussi un sport de confiance. En son matériel. Et en son assureur. Une confiance aveugle pour avancer.
L'anticipation et la tactique qu'on va utiliser pour pouvoir grimper, c'est ce qui est fondamental. Il faut comprendre les mouvements et savoir trouver son rythme, quand il faut accélérer ou ralentir. Trouver des positions de repos, gérer sa respiration pour grimper de la manière la plus fluide possible, pour s'économiser un maximum.
D'où l'expression "en avoir plein les bras" ?
Au fil des minutes, on prend de la fatigue dans les bras. C'est là qu'il faut réussir à se réorganiser pour pouvoir continuer à progresser. Il faut gérer son effort et trouver des positions de repos pour arriver jusqu'au bout.
Mais l'escalade ce n'est pas seulement un effort continu. Ce sont aussi des mouvements qu'on appelle des mouvements de bloc et des mouvements plus complexes dans la voie. Il faut prendre des décisions, faire les bons choix.
On vous laisse avec notre moniteur qui va vous expliquer tout le reste. Et peut-être bien vous donner envie de voir la vie en blocs.