A l'occasion de la Semaine européenne de la mobilité (du 16 au 22 septembre 2023) qui encourage citoyens et entreprises à opter pour une "mobilité douce", gros plan sur une petite entreprise du Doubs où les salariés privilégient le vélo pour venir au travail.
Il habite dans le petit village de Gennes (Doubs), près de Besançon. Tous les matins, il se lève à l'aube et enfourche son vélo noir pour partir au travail et pas question pour lui d'être en retard. En fait, c'est lui le patron.
Ca fait un peu d'exercice, je vais être actif toute la journée mais là c'est un moment qui m'appartient et je vais essayer de le passer dans la nature. Ca fait trois ans que je fais ça mais j'ai toujours fait beaucoup de vélo. Là, je suis un flemmard, je prends un vélo électrique !
Jean-Pierre Laurent, Pdg d'Opale.
40 minutes de trajet et surtout pas de raccourci. Les rayons du soleil percent à travers les arbres. La météo est idéale pour une balade en forêt. Il va donc prendre son temps et des chemins de traverse pour rejoindre son entreprise située à Fontain (Doubs) à 17 kilomètres de là.
Des salariés derrière leur patron
Et il n'est pas seul à venir au boulot à vélo. Derrière lui, la plupart de ses salariés ont pris sa roue et font aussi l'effort de laisser régulièrement leur voiture au garage. Comme Virginie Habert, urbaniste, qui arrive, elle aussi, son vélo électrique. ou Jean-Emmanuel Claudet, le directeur de la construction. "Par un beau temps comme ça, on prend du plaisir, reconnaît-il. Et en même temps, on essaie de faire un geste pour la planète aussi."
Du 16 au 22 septembre, c’est justement la Semaine européenne de la mobilité. L'évènement, lancé en 2002, a pour objectif d’inciter les citoyens et les collectivités partout en Europe à choisir des modes de déplacements plus durables. De quoi motiver encore plus Nicolas Dollat. Ce matin, il est venu en courant. "Le mercredi, j'oublie toujours mon vélo, plaisante le directeur du bureau d'études "biogaz et photovoltaïque". C'est le jour des enfants. Ma famille fait la grasse matinée et moi j'en profite pour me lever un peu plus tôt pour venir à pied."
Une démarche "naturelle"
Installé à Fontain (Doubs) près de Besançon depuis 15 ans, ce bureau d'études emploie 53 personnes au total. Spécialisé dans le développement des énergies renouvelables, il accompagne collectivités et entreprises dans leurs projets éoliens, photovoltaïques ou biogaz. Alors forcément ici, la démarche apparaît plus naturelle qu'ailleurs.
"On est quelques-uns à venir plusieurs fois par semaine à vélo, explique Laurent Weber, ingénieur. Pour ma part, c'est trois fois par semaine et c'est important. Ça fait partie des valeurs de l'entreprise et des valeurs qu'on essaie de porter aussi pour les autres."
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Des bornes de recharge pour les véhicules électriques sont également installées sur le parking, d'autres salariés s'organisent au quotidien pour covoiturer. Bref, la mobilité douce est bien "inscrite dans l'ADN de l'entreprise", assure Jean-Pierre Laurent. Une entreprise modèle ? Non, répond le dirigeant d'Opale. Il ne veut surtout pas donner de leçons d'éco-responsabilité aux autres, qu'ils soient employeurs ou salariés.
Nous, on travaille déjà dans les énergies renouvelables, on lutte contre le changement climatique d'une façon générale et ça ne se résume pas exclusivement à faire de grands projet de solaire, d'éolien, de biogaz, mais c'est aussi des petits gestes du quotidien. Typiquement, la mobilité, mieux gérer les déchets, les minimiser. Chacun peut apporter sa pierre à l'édifice de ce mouvement qui doit être avant tout collectif.
Jean-Pierre Laurent, Pdg d'Opale.
Et d'ajouter modestement : "Il n'y a pas des gens qui font mieux que d'autres, on doit tous faire et tous faire à notre échelle !"
Challenge régional de la mobilité
Ce n'est donc vraiment pas un hasard si Opale a été l'un des lauréats du Challenge régional de la mobilité en 2022. "Au travail, on s'y rend autrement", c'est le mot d'ordre de ce challenge, organisé pour la troisième année par l’ADEME Bourgogne-Franche-Comté, en partenariat notamment avec la Région. Il vise à encourager et promouvoir les alternatives à la voiture individuelle lors des trajets domicile-travail : marche, vélo, transports en commun ou encore covoiturage. Il a déjà mobilisé près de 300 employeurs et plus de 5500 participants depuis sa création en 2021.
Prochaine étape désormais pour la PME franc-comtoise, obtenir le label employeur pro-vélo et décrocher des primes pour bénéficier d'équipements supplémentaires. Pour mettre bon ordre par exemple dans le parking de l'entreprise et enfin aménager un vrai parc à vélos !
