Violences intrafamiliales : “la parole se libère”, une brigade mobile de gendarmerie pour mieux protéger les victimes dans le Doubs

Dans le Doubs, la brigade territoriale mobile de Besançon (BTM) est en place depuis six mois. Un premier bilan de ses activités a été fait à l’occasion de son inauguration officielle le 5 novembre.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

En octobre 2023, le président de la République annonçait la création en France de 238 nouvelles brigades de gendarmerie d’ici à 2027. Parmi elles, 93 nouvelles brigades fixes, 145 nouvelles brigades mobiles et des unités spécialisées dans la protection de l'environnement ou contre les violences intrafamiliales.

C’est le cas à Besançon où cinq gendarmes, trois hommes et deux femmes ont depuis mai 2024 pour principale activité les violences qui touchent les familles, qu’elles soient conjugales ou sur des mineurs. 


Cette nouvelle brigade qui a comme camp de base, la gendarmerie du chemin des justices à Besançon intervient sur tout le département du Doubs, à l’appel des brigades de gendarmerie ou des services judiciaires. Elle va en renfort, “au contact” des victimes qu’ils soient en gendarmerie, dans les hôpitaux, les maisons de retraite. Depuis sa mise en place, 69 procédures ont été engagées par la brigade territoriale mobile (BTM), dont 65 pour des mineurs victimes.

Les violences familiales sont en hausse


Lors de l’inauguration officielle de cette nouvelle brigade, le constat est sans appel. Les signalements de violences intrafamiliales sont en hausse dans le département “probablement, car on les détecte mieux” estime Rémi Bastille, préfet du Doubs. 

On fait de plus en plus de flagrant délit sur des violences intra-familiales sur appel des voisins. C’est plutôt réjouissant de savoir qu’il y a aujourd’hui une bienveillance du voisinage.

Étienne Manteaux, procureur de la République de Besançon


“Les gens viennent aussi plus rapidement déposer plainte” ajoute Marie Christine Tarrare, procureur général de Besançon.

 
La brigade territoriale mobile de Besançon est née de la réflexion dès 2022 des gendarmes, élus et autorité préfectorale. Pour les violences au sein des familles, elle a pour mission d’entendre les auteurs et les mener vers la justice, mais aussi de protéger les victimes.

La célérité est une des conditions de l’efficacité pour éviter des drames.

Colonel Lionel JAMES, Commandant le groupement de Gendarmerie départementale du Doubs

Pour le procureur de la République, l’enjeu c’est “que les plaintes soient traitées de manière réactive et prioriser notamment les dossiers qui traduisent de l’emprise sur une victime”. 

Des salles spécialisées pour entendre les jeunes victimes

Au sein des locaux de gendarmeries de Besançon, Étupes, et Pontarlier, la brigade mobile dispose d’une salle où les auditions peuvent être filmées. C’est le cas pour les mineurs victimes de violences sexuelles. Une pièce très neutre, sans décoration, sans jouets contrairement à la salle d'attente, pour “éviter à l’enfant de se disperser et de rester concentré sur la conversation” explique une femme gendarme formé au protocole américain et canadien NICHD qui permet de mettre en confiance l’enfant et de l’interroger dans des meilleures conditions. 

Ces trois salles équipées de caméras sont appelées salles Mélanie. Mélanie est première petite fille de 3 ans, victime de violence sexuelle, qui avait été entendue dans ce type de salle aménagée peu après 1998, lorsqu'une loi a exigé que les auditions de mineurs soient filmées.

Filmer ces auditions, permet à l’enfant de ne se livrer qu’une seule fois et de ne pas avoir à revivre psychologiquement “la scène” lors d’un nouvel interrogatoire. 

19 auditions filmées de mineurs ont déjà été réalisées par cette brigade mobile spécialisée. Les plus jeunes victimes ont parfois trois ans à peine.

D’autres brigades mobiles à venir dans le Doubs


Dans le cadre du plan “200 brigades” d’autres unités mobiles vont voir le jour dans le département pour épauler le travail des brigades classiques. Une brigade “environnement” sera bientôt opérationnelle à Orchamps-Vennes.

Une autre brigade mobile sera mise en place à Bethoncourt dans le pays de Montbéliard, sans date précisée pour l’instant.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information