Une victoire historique pour les Françaises, sacrées championnes du monde de relais féminin ce samedi 17 février. C'est la première fois que l'Équipe de France féminine remporte ce titre. Lou Jeanmonnot, biathlète originaire de Pontarlier, a fait une course hors du commun.
Jamais une Équipe de France féminine n'avait remporté ce titre. Ce samedi 17 février, Lou Jeanmonnot, Sophie Chauveau, Justine Braisaz-Bouchet et Julia Simon ont remporté le relais féminin de biathlon à Nove Mesto (République Tchèque). Une victoire historique, portée en partie par la performance exceptionnelle de Lou Jeanmonnot. 10/10 aux tirs, et une maîtrise de la glisse indiscutable, l'athlète originaire du Haut-Doubs, première relayeuse de l'équipe de France, s'est placée en tête dès le début de la course, devant son adversaire suédoise Anna Magnusson.
Tout au long de ces 6km de parcours, Lou Jeanmonnot garde sa position, loin devant ses concurrentes, asseyant son avance. Ses tirs couchés et debouts sont tous dans la cible, elle n'utilise aucune balle de pioche. Une course historique pour la jeune femme de 25 ans, qui passe le relai à Sophie Chauveau et termine avec 22 secondes d'avance sur la Norvège, sortie en deuxième position de ce premier tour.
ELLES SONT CHAMPIONNES DU MONDE 😍🇫🇷
— la chaine L'Équipe (@lachainelequipe) February 17, 2024
Sophie Chauveau
Justine Braisaz-Bouchet
Julia Simon
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Une fierté pour sa famille
Cet exploit, comme celui d'avoir remporté le titre de championne du monde aux côtés de Quentin Fillon Maillet lors du relais mixte simple, Lou le doit à ses nombreuses heures d'entraînement. Licenciée au club l'Olympic Mont-d'Or, où elle est arrivée catégorie Poussins pour apprendre le ski, elle se met au biathlon à 14 ans. Depuis, elle a d'ailleurs gardé la même arme, offerte par ses parents.
Sylvane et Didier Jeanmonnot, qui ont accompagné leur fille sur les Mondiaux, ne cachent pas leur fierté, même s'ils ont encore "du mal à réaliser" son palmarès. "On réalise qu'ils ont fait une superbe course [relai mixte simple ndlr], on réalise plus tard quand le téléphone n'arrête pas de sonner, de vibrer. C'est là qu'on se dit : ils sont champions du monde ! On verse une petite larme", sourit Didier Jeanmonnot. "C'est plutôt après, le retour, les échanges avec la famille, les copains qui appellent, c'est plus ça qui nous fait prendre conscience de ce qu'il s'est passé", complète Sylvane.
Une athlète modèle
"C'est un peu l'objectif de tous les clubs de voir grandir leurs athlètes, et d'en voir arriver un maximum à haut niveau et réussir des performances comme Lou, confie quant à lui l'entraîneur de l'Olympic Mont D'or Mickaël Monnin. Tous les enfants qui l'ont au club l'ont aussi en image. Dès qu'elle passe, elle s'arrête voir les gamins, elle leur parle et ils adorent ça", sourit-il. "L'année dernière, Sylvane n'avait pas pu nous donner un coup de main pour le tir. C'est Lou qui a insisté pour venir, juste avant d'aller aux mondiaux, pour faire faire du biathlon aux enfants."
Des objectifs précis
Une jeune femme accessible, dévouée à ses proches, mais qui ne perd pas de vue ses objectifs. La retrouvera-t-on aux JO d'hiver 2026 ? "Quand son enfant fait du sport de haut niveau, le but c'est les Jeux olympiques, il ne faut pas se le cacher", souffle Didier Jeanmonnot. Maintenant, cela dépend de plein de choses, il ne faut pas qu'elle tombe malade, qu'elle se blesse... On dira oui, elle va aux JO, le jour où elle aura validé son ticket." Sylvane renchérit, tout aussi nuancée que son mari. "Cela fait partie de ses objectifs, elle s'entraine aussi pour ça. Aujourd'hui, tout se présente pour le mieux, mais c'est dans deux ans."
Pas de précipitation donc, pour l'instant, Lou Jeanmonnot va pouvoir savourer son deuxième titre de championne du monde de la semaine. Et se préparer pour la dernière épreuve de ces mondiaux, la mass start, qui aura lieu dimanche 18 février.
Propos recueillis par Aline Bilinski