"C'est un combat de tous les jours", face à la prolifération des rats en ville, Besançon lance une nouvelle campagne de dératisation

La ville de Besançon réalise une nouvelle campagne de dératisation du 20 au 30 novembre 2023. Techniciens spécialisés et égoutiers municipaux vont piéger les rongeurs dans la totalité du réseau visitable d'égouts, soit environ 65 kilomètres de galeries.

"C'est un combat de tous les jours", insiste Jean-Luc Legain, cadre expert Habitat dégradé et lutte anti vectorielle à Besançon. La ville doit lutter au quotidien contre les rats. Mais deux fois par an, au printemps et à l'automne, elle met les bouchées doubles. Une nouvelle campagne de dératisation va ainsi être lancée du 20 au 30 novembre dans les égouts de la Boucle.

L'entreprise SARP Hygiène Bâtiments (anciennement Franche-Comté Assainissement) va être chargée de disséminer des blocs raticides hydrofuges sur les 65 kilomètres d’égouts visitables. Elle sera épaulée dans cette mission par des agents du service hygiène et santé de la Ville.

"Les rats se régalent"

"Il ne s'agit pas d'éradiquer tous les rats, explique Jean-Luc Legain, mais de limiter au maximum leur prolifération. On n'arrive pas à s'en débarrasser et les produits sont de moins en moins efficaces." 

Besançon n'échappe pas en effet à l'invasion. Même si la situation est peut-être moins alarmante qu'à Paris ou Marseille, elle reste préoccupante ici. "Ce n'est pas pire qu'ailleurs, confirme Gilles Spicher, adjoint à la Santé, hygiène et commission de sécurité. C'est un phénomène qui touche toutes les villes depuis toujours. La Fontaine parlait déjà du rat des villes et du rat des champs. Mais c'est vrai qu'on a de plus en plus de signalements et dans de nombreux secteurs de Besançon."

Chaque année en France, des dégâts importants sont causés par les rats. Mais ils représentent surtout une vraie menace sanitaire. Les rongeurs transportent en effet les germes de nombreuses maladies : rage, parasitoses et surtout leptospirose. Chez l'homme, cette dernière est souvent bénigne, mais elle peut conduire à l'insuffisance rénale, voire à la mort dans 5 à 20% des cas, selon l'Institut Pasteur.

"C'est un problème de santé publique", indique Gilles Spicher. Mais on ne peut pas le régler seuls. C'est aussi un problème de sens civique et de discipline collective." Malgré toutes les campagnes de sensibilisation, de nombreux habitants n'ont toujours pas un comportement adapté. "Dans certains quartiers, les gens continuent à jeter des déchets n'importe où et là, les rats se régalent", précise Jean-Luc Legain.

Consignes pour les habitants

La ville de Besançon en profite donc pour rappeler une nouvelle fois tous ces petits gestes du quotidien qui peuvent aider à limiter la multiplication des rongeurs :

  • Empêcher les rats de pénétrer dans les maisons : bien fermer les portes, remédier aux entrées possibles par les soupiraux ;
  • Mettre les déchets ménagers dans des sacs plastiques fermés, puis dans des bacs roulants et si possible, stockés dans un local dédié à l’abri des rongeurs, surtout pendant la nuit ;
  • De plus, il est interdit de jeter de la nourriture par les fenêtres (pain notamment) pour nourrir les oiseaux ;
  • Il est enfin rappelé qu’il est interdit d’abandonner des déchets dans la nature pouvant conduire à la formation de décharges sauvages non contrôlées.

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