Dans les vignes de Villers-sous-Châtillon (Marne), au détour d’une route étroite et courbée, les promeneurs attentifs peuvent apercevoir au cœur des vignes de jolies petites maisons plantées sur des piquets. C'est Aurélien Poussin, vigneron, qui a installé des ruches et des nichoirs pour encourager la biodiversité.
Les vignes de Villers-sous-Châtillon en Marne ont une particularité. Les promeneurs peuvent deviner des maisonnettes plantées sur des piquets. Il s’agit de nichoirs à mésanges, installés là par Aurélien Poussin, avant-gardiste dans le milieu viticole. Il se dit précurseur, ses confrères étant souvent réfractaires aux méthodes naturelles, mais d'autres en installent également "par-ci, par-là". Pour que le pari soit gagné, il faut une grande biodiversité à proximité : des haies, des arbres, afin que les mésanges puissent se cacher des prédateurs.
Ce sont des nichoirs à mésanges. Les mésanges sont consommatrices d’insectes, et je les ai installés là parce qu’elles vont consommer tout ce qui est petites chenilles, tout ce qui peut être néfaste pour la vigne.
Aurélien PoussinVigneron et apiculteur
Des vignes qui abritent des oies, des canards et des abeilles
Aux pieds des vignes se trouve par ailleurs une petite mare habitée par des oies et des canards, bordée par des ruches. Aurélien Poussin explique que les oies sont surtout de grandes consommatrices d’herbes, qui sont en liberté totale. Tous les jours, elles vont dans les rangs de vignes manger l’herbe. Tout ce petit monde cohabite très bien ensemble. Les oies ont même fait une couvée devant les ruches sans se poser de question.
Près des ruches, justement, le vigneron change de rôle en revêtant sa combinaison d’apiculteur. C’est la période pour poser les hausses de récolte, alors Aurélien Poussin va ouvrir les ruches. Le fumoir dans la main, il commence à répartir la fumée doucement sur les abeilles afin de les calmer lorsqu’il manipule la ruche.
Il y a deux récoltes de miel, celle du printemps qu’on va faire courant mai puis celle de l’été donc en juillet août. Ça dépend des années et ça dépend des floraisons surtout.
Aurélien PoussinVigneron et apiculteur
Une viticulture sans insecticide
Mais l’intérêt de ruches dans les vignes n’est pas seulement lié à la récolte de miel. La vigne n’a pas besoin d’être pollinisée puisqu’elle n’a pas de nectar et qu’elle est une plante auto-fertile, les abeilles ne s’y intéressent pas.
La seule chose que je voulais prouver en installant ces ruches à proximité des parcelles de vignes, c’était qu’on pouvait avoir une apiculture et une viticulture compatibles, sans insecticide chimique. J’ai ainsi montré qu’on peut cultiver la vigne et avoir des pratiques respectueuses de l’environnement.
Aurélien PoussinVigneron et apiculteur
Par le biais de toutes ces alternatives, le vigneron a pu obtenir une certification bio depuis 2015 notamment parce qu’il n’utilise aucun insecticide et préfère se focaliser sur des méthodes naturelles comme la diffusion de phéromones.
Rendez-vous dimanche 3 novembre à 12h55 dans l’émission En terre animale sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, disponible dès à présent sur la plateforme France.tv.