Son père Marius, avant lui, chassait déjà. À 10 ans, le jeune François a été pris du virus. Aujourd'hui, il est dans sa 99 années et toute sa famille suit ses traces. Ses fils, son petit-fils et son arrière petit fils sont chasseurs aussi.
François Morel est de ceux à qui on ne va pas apprendre à tirer le chevreuil. À 98 ans, il part encore deux fois par semaine à la chasse avec d'autres membres de son association de chasseurs : l'ACCA : l'association communale de chasse agréée. Ils sont 25 à Glamondans (Doubs) de 25 à 98 ans.
Plus pour passer du bon temps dit-il que pour ramener du gibier.
Ses jambes ont du mal à le porter alors il chasse autrement. À l'arrière de son auto, il attend le gibier rabattu. S'il ne passe pas trop loin. Il est pour lui.
Il se rappelle avec bonheur ses débuts de chasseur. À 10 ans, il s'essaie à la tâche. Puis y prend goût. Et vient la guerre.
Dès 1939, il est interdit de posséder une arme à feu. Le but est d'éviter une insurrection.
Mais rien n'arrête le jeune François. Il attend avec d'autres que les colonnes allemandes passent pour prendre son fusil et battre la campagne.
Depuis 1945, il chasse avec un permis. Pas une année sans qu'il l'ait pris. Aujourd'hui, il a en poche son 73e permis de chasse.
Sa plus belle prise ? Un sanglier de 106 kilos. Il en est fier. D'autant que le sanglier est rare ici. Il n'est que de passage.
François Morel constate aussi que le petit gibier a tendance à disparaître. La faute à la culture moderne, aux faucheuses qui tuent lièvres, faisans... mais il n'est pas amer... l'important est de passer du bon temps.