PHOTOS. Colère des agriculteurs : les tracteurs de la Coordination Rurale de Bourgogne-Franche-Comte ont défilé dans Paris

Ce vendredi 23 février 2024, à la veille de l’ouverture du Salon International de l’Agriculture, dans un contexte de tensions et revendications du monde agricole, près de 30  tracteurs ont convergé vers Paris.


"Tous mobilisés pour sauver notre agriculture. Tous aux Invalides à 12h00". Le mot d’ordre était lancé par la Coordination Rurale, deuxième syndicat agricole en France après la puissante FNSEA. 


De toute la Bourgogne-Franche-Comté, Doubs, Haute-Saône ou encore de l’Yonne, des tracteurs et des hommes sont partis mercredi soir. Ils ont fait une halte en région parisienne avant d’entrer dans Paris par la Porte de Saint-Cloud. Le convoi a traversé la Seine sur le Pont Mirabeau. Il est arrivé sur les coups de midi à proximité des Invalides.


Selon Nicolas Bongay, président de la Coordination Rurale du Doubs et Territoire de Belfort, l’idée est venue des adhérents. Les autorisations ont été demandées pour mener cette action forte à la veille de l’ouverture du SIA.


"Avec ce déplacement, ça montre au gouvernement que les gens sont déterminés, ils sont prêts à passer des journées, à dépenser beaucoup d’énergie et de moyens financiers pour arriver à se faire entendre, parce que c’est indispensable qu’on soit entendus” explique le syndicaliste au micro de notre journaliste Isabelle Brunnarius. “C’est dérisoire qui a été annoncé. C’est juste catastrophique, c’est des pansements, des petites enveloppes. Il n’y a rien de structurel, il n’y a pas de solutions pour l’avenir, pour le renouvellement des générations, pour les prix” ajoute Nicolas Bongay.

Si on arrête en chemin, on n'aura fait tout ça pour rien.

Nicolas Bongay, responsable de la Coordination Rurale du Doubs et Territoire de Belfort

Sur le chemin, le cortège n’est pas passé inaperçu. Des passants, surpris par ce spectacle peu commun, ont applaudi et encouragé les agriculteurs.


"Ça fait chaud au cœur", confie Damien Chatelain, agriculteur dans le Doubs. "De voir que, même à Paris, l'ensemble des gens sont avec nous. Nous aujourd'hui on était content de voir la Tour Eiffel, eux étaient contents de voir les tracteurs!", s'amuse-t-il.

Barbecue et un pique-nique sur place avec les Parisiens

Dans une ambiance bon enfant avec des échanges avec les badauds.. "Nous, on est au début de la chaîne, et eux, ils sont à l'autre bout. On n'est pas assez payé, et puis eux, ils payent trop", estime Damien Chatelain.


"On veut les sensibiliser sur le fait de consommer local et de consommer français, et regarder aussi la qualité des produits", ajoute Anthony Sage, également agriculteur dans le Doubs.
Des agriculteurs d’autres régions étaient présents.

"On attend du gouvernement qu'il prenne la mesure du mécontentement", avance de son côté Jean-Luc Allain, agriculteur et président de la Coordination rurale dans la Somme. "Le but, c'est d'assurer la souveraineté des gens, et pas que l'on importe en permanence des produits étrangers", assure-t-il. 

La Coordination Rurale estime que le compte n’y est pas. Elle veut aussi se démarquer de la puissante FNSEA qui a cogéré selon elle les problèmes de l’agriculture avec les différents gouvernements. “J’ai du mal à comprendre comment le président de la FNSEA peut défendre l’agriculture alors qu’il est président du groupe Avril, un des plus gros transformateurs d’huile en Europe” déclare Cyril Hoffmann, agriculteur céréalier en Côte d’or.


Les manifestants de la Coordination Rurale ont reçu, dans l’après-midi, la visite de Marion Maréchal Le Pen, tête de liste du parti Reconquête! aux européennes, avant de lever le camp en fin d'après-midi comme ils s'y étaient engagés. 

Ils vont poursuivre leurs actions ces prochains jours. La Coordination rurale négocie avec la préfecture pour la suite de ses actions, pendant le SIA qui s’ouvre samedi 24 février avec la visite du Président Emmanuel Macron.

Avec Isabelle Brunnarius et Nathalie Zanzola sur place à Paris

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