Coronavirus Covid-19 : comment les frontaliers vivent-ils le semi-confinement suisse ?

Alors que le confinement est en place depuis plus de trois semaines en France, les règles sont plus souples en Suisse. Comment les Franc-Comtois, qui travaillent de l'autre côté de la frontière, vivent-ils la situation ?

Ils se promènent le long du lac Léman. En Suisse, avec les beaux jours, les familles et les sportifs sont de sortie. Contrairement à la France, ces balades sont autorisées. Face à l'épidémie de Covid-19, le Conseil fédéral helvétique a en effet choisi d'appliquer un semi-confinement : seuls les rassemblements de plus de cinq personnes sont interdits et les sorties individuelles sont autorisées sans motif, à condition de respecter la distanciation sociale. 

De la colère et du stress, pour certains

Chaque jour, plusieurs dizaines de milliers de Français continuent à franchir la frontière suisse. C'est le cas de Maria Ferreira. Cette auxiliaire de vie habite à Frasne, dans le Doubs, et travaille à Yverdon, dans le canton de Vaud. Pour elle, ces restrictions ne sont pas suffisantes : "Quand je passe la douane, ils sont tous dehors. En France, je croise personne. Dès que je passe Yverdon, c'est l'hécatombe. Ça me met en colère. Ils ne se rendent pas compte que les hôpitaux n'ont pas besoin de ça. S'il leur arrive quelque chose, on ne pourra pas forcément les aider."  Cette professionnelle de santé est d'autant plus en colère que son mari est diabétique : "À la maison, on prend toutes les précautions : chambres séparées, désinfection... Je fais attention et quand je les vois tous dehors en Suisse, ça m'énerve."
 

Bruno de Rossi, conducteur de travaux, est lui aussi inquiet pour sa famille. Ce Jurassien est salarié dans le bâtiment. Pour lui, difficile de respecter la distance de sécurité de deux mètres, imposée par le gouvernement suisse : "Quand vous travaillez sur une dalle et que vous coulez du béton, forcément, à un moment, vous êtes à proximité du collègue. On a peur de ramener le virus à la maison. On a peur pour nos familles."

De la sérenité, pour d'autres

Mais tous ne voient pas ce semi-confinement d'un mauvais œil, au contraire. C'est notamment le cas de Catherine Loffroy. Elle habite à Pontarlier et se rend tous les jours dans la vallée de Joux. Cette situation aurait presque quelques avantages pour elle : "La semaine dernière, je suis partie à 6h30 au lieu de 6h. Je suis arrivée à 7h15, soit 15 minutes en avance. L'idéal quoi, l'idéal."

Paul Hari vit à Montperreux, dans le Doubs, et travaille pour les chemins de fer suisses : "On est beaucoup contrôlé à la douane, c'est un bon point. Ils nous demandent toujours le justificatif de l'employeur, le permis de travail. D'un autre côté, je ne fréquente pas les commerces en Suisse. Je suis serein quand je vais travailler."

Sentiment identique pour Florian Delgrande, ouvrier dans l'industrie agro-alimentaire : "Dans mon entreprise, toutes les précautions ont été prises. On est équipé en blouses, gants, gel et masques." Contrairement à Paul, le jeune homme se rend lui dans les commerces suisses, mais il se veut rassurant comme il nous l'explique dans cette vidéo.
La présidente de la confédération, Simonetta Sommaruga, a annoncé que les mesures devraient être progressivement assouplies d'ici la fin du mois. À ce jour, la Suisse déplore près de 1 000 décès liés au Covid-19.

Reportage de Mary Sohier, Jean-Louis Saintain et Guillaume Bessaa :
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