Cyclone Belal à La Réunion : “J'ai bien cru que ce serait mon dernier cyclone", témoigne cet enseignant installé sur l'île

Damien Kobler, enseignant à La Réunion est confiné dans son appartement de Saint-Gilles sur l’île de la Réunion. Cet enseignant du Doubs témoigne de la violence du cyclone qui a entraîné le déclenchement l’alerte maximale, l’alerte violette.

Des vents jusqu’à plus de 200 km/h. L’île de la Réunion a été touchée ce lundi 15 janvier au matin par l’œil du cyclone Belal. La population de l'île est toujours confinée en raison des fortes des rafales des rivières en crue. 


Le préfet de ce département-région de l'océan Indien, qui compte quelque 870 000 habitants, a déclenché l'alerte violette cyclonique, le plus haut niveau, synonyme de "danger imminent". Une personne sans abri est morte à Saint-Gilles.


Après avoir frappé La Réunion vers 09H00 par le nord et l'ouest de l'île, provoquant de fortes pluies et des rafales de vent très violentes, le mur de l'œil du cyclone a finalement dévié sa course vers le nord sans rentrer à l'intérieur des terres. Un infléchissement de trajectoire "probablement sous l'effet du relief marqué de l'île", selon la préfecture. L'alerte violette a été levée ce lundi à 13H00 locales (10H00 à Paris).

De longues heures, dans le noir d'un appartement

Depuis son appartement de Saint-Gilles, les dernières heures ont été longues pour Damien Kobler. Cet enseignant originaire d’Aubonne près de Pontarlier dans le Doubs raconte : “On est complètement barricadés. On a fermé les volets et on ne peut rien faire. On flippe un peu forcément, car on ne voit rien. On entend des bruits de tôle qui s’envolent, le vent qui s’engouffre dans la moindre brèche, mais on ne sait pas ce qui est arraché, quels sont les dégâts” témoigne le Comtois à France 3 Franche-Comté. Le quinquagénaire s'attend à découvrir le port de Saint-Gilles et la côte, défigurés par les dégâts.

Je suis arrivée à La Réunion, il y a 12 ans, je n’ai jamais voulu en repartir. C’est la première fois que ça souffle si fort, la côte ouest était jusqu’alors protégée.

Damien Kobler, installé à La Réunion


Il y a quelques jours encore, ce Comtois était revenu sur ces terres pour passer les fêtes de Noël et renouer avec la neige et les températures négatives. Il ne s’attendait pas à vivre un tel épisode climatique. “Je suis enseignant, on avait une ou deux fois par an, des alertes orange, avec les établissements fermés un ou deux jours. Hier, quand on a vu les nuages arriver, c’était impressionnant” confie Damien impressionné par les rafales qui ont suivi. “J'ai bien cru que ce serait mon dernier cyclone", dit-il,  finalement soulagé que la situation soit finalement moins catastrophique que prévu dans le secteur de Saint-Gilles. 

Confiné avec le chien pour quelques heures encore


Depuis le déclenchement de l’alerte cyclone, dimanche à 20 heures sur l’île, Damien Kobler n’a guère dormi. “Sincèrement, on ne dort que sur une oreille. Avec les voisins, on a laissé nos téléphones ouverts toute la nuit”. Une entraide, un soutien. Et par chance, pour l’instant un réseau téléphonique qui fonctionne. Damien Kobler suit les actualités en direct. Il sait que les dégâts sont énormes surtout sur les secteurs de Saint-Denis, Saint-Philippe et sur les hauteurs. L’île de la Réunion ou c’est l’été, a durement souffert. 

“Tiens bon, larg pa”


En créole, les habitants se sont soutenus face au cyclone Belal. Selon Damien Kobler, l’alerte cyclonique pourrait être levée mardi matin à la Réunion. 36 heures, enfermés, 36 heures aussi pour le chien et les animaux domestiques. Les dégâts seront colossaux. Des renforts arrivent de Mayotte et de Métropole.




Selon le préfet, 100.000 clients sur les 430.000 de l'île étaient privés d'électricité à 13H00 locales. Du côté de l'eau, des coupures préventives pour 37.000 personnes ont été décidées et 17% des abonnés à la téléphonie fixe étaient privés de service.


La Réunion n'a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa, dans les premiers jours de 2014. Mais la comparaison que beaucoup redoutaient était celle du cyclone Firinga, à l'impact dévastateur en 1989. 

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