A l'occasion d'Un dimanche à la chasse, une opération visant à valoriser la discipline, des chasseurs de Scey-Maisières, dans le Doubs, ont passé la matinée à traquer le lièvre.
Trois heures de promenade à travers champs et sous-bois n'auront pas suffi : ce dimanche, les chasseurs de Scey-Maisières, dans le Doubs, rentreront bredouille. Aucun lièvre à l'horizon.
Comme ses compagnons, Céline Brocard s'est levée aux aurores pour une partie de chasse au lièvre. Son fusil n'aura pas servi : «Je pense que la patience, c'est la première qualité à avoir dans cette chasse !»
Pratiquée depuis des siècles, la chasse au lièvre est ouverte cette année depuis le weekend dernier. Parmi ses particularités : la présence de chiens courant, chargés de débusquer le lièvre, avant de le diriger vers les tirs des chasseurs.
Ce matin, on compte six ou sept gascons saintongeois ; ils font partie des seuls chiens du département à être dressés uniquement pour la chasse au lièvre. Autant dire que l'artillerie lourde était de sortie ; mais les lièvres sont restés les plus malins.
400 lièvres tués par an
«C'est un animal très rare sur notre département, explique Jean-Maurice Boillon, président de la fédération des chasseurs du Doubs. Sur un territoire de 1 100 ha comme ici, c'est entre 10 et 15 individus maximum.» En 30 ans, le nombre de lièvres tués chaque année dans le Doubs est passé de 10 000 à 400. Les raisons sont nombreuses : industrialisation de l'agriculture, déforestation des haies, hausse du nombre d'animaux prédateurs.
Le lièvre est devenu si rare que dans le Doubs, la fédération a préféré limiter les possibilités de prélèvement : les journées de chasse au lièvre sont réduites à seulement quatre weekends par an.