Evadé lors d'une permission de sortie, le meurtrier de Maxime Roussel récidive : ce que l'on sait de cette cavale sanglante

Le meurtrier de Maxime Roussel, adolescent tué à Etouvans dans le Doubs en 2012, a de nouveau été arrêté vendredi 2 septembre en Normandie. En permission de sortie, il a agressé quelques jours auparavant un chauffeur de taxi en région parisienne.

Cet homme de 28 ans a été arrêté en Normandie. Les gendarmes l’ont appréhendé pour l'agression d'un chauffeur de taxi dans les Yvelines, qui a eu lieu dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 août. L’agresseur présumé avait été condamné à 22 ans de réclusion criminelle en 2014 pour le meurtre de Maxime Roussel, dans le pays de Montbéliard.

Nouveau passage à l'acte près de Paris

Le chauffeur du taxi a été blessé au cou avec un cutter, mais il est hors de danger. Il a été agressé à Saint-Forget, dans le sud-ouest de la région parisienne. L'agresseur, pris en charge par le taxi à la gare de Lyon à Paris, a ensuite volé le véhicule, selon la gendarmerie. Le suspect a été arrêté en Normandie, en possession de la voiture volée. Grâce aux bornes téléphoniques, il a pu être localisé. Les gendarmes de la section de recherche de Versailles ont donc pu l'arrêter, selon le parquet de Versailles (Yvelines).

Le jeune homme a été placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre et vol à main armée. Il était considéré comme évadé. Le parquet de Versailles indique qu'il n'avait pas regagné la prison, après sa permission de sortie d'une journée. Un dispositif habituel, selon Me Randall Schwerdorffer, un de ses avocats lors de son procès aux assises en 2014. « La permission de sortie dépend de la loi. Sur une peine de 22 ans, elle est à la discrétion du juge d'application des peines qui estime en fonction du parcours du détenu, s'il représente un danger ou non », précise le conseil. 

Un homme déjà condamné

L’homme avait déjà été condamné en 2014, par la Cour d'assises des mineurs, à Besançon (Doubs). Il doit alors purger une peine de vingt-deux ans de réclusion pour le meurtre d'un adolescent commis deux ans avant. Lors de ce procès, l'accusé était resté silencieux. À l’époque, le corps du jeune Maxime, 14 ans, avait été retrouvé dans une forêt d’Etouvans (Doubs), le 11 janvier 2012. Il a été assassiné d'une vingtaine de coups de couteau, avant d'être brûlé. La veille de son décès, l'adolescent sans histoires quittait son domicile à moto pour aller retrouver un ami.

Cet ami est très vite devenu le principal suspect. La moto est retrouvée chez ses parents, cachée dans le garage. Le jeune homme, 17 ans au moment des faits, est ainsi mis en examen. Il avoue avoir été présent sur les lieux du crime, mais clame son innocence. Les enquêteurs avaient alors trouvé qu'il avait effectué des recherches, pour savoir comment réaliser un crime sans laisser de traces.

Surprise et colère des parties civiles

Ce nouveau passage à l’acte étonne les conseils de l’accusé, ce dimanche 4 septembre. « C'était un mineur qui n'était pas connu pour être violent d'habitude », ajoute Randall Schwerdorffer. Il était l'un des avocats chargé de sa défense lors de ce procès, au même titre que son confrère Jean-Baptiste Euvrard. Le conseil n’arrive pas à poser les mots sur ce qui vient de se passer : « Je suis extrêmement surpris à la découverte de ces nouveaux faits, c'est quelque chose qui reste un mystère. Au moment où je l'ai défendu, c'était quelqu'un de peu disert et taiseux ».

Côté parties civiles, la colère se concentre sur la permission de sortie qui a été accordée. « Pour les parents, il n’y aucune permission : imaginez-vous ce que c’est de devoir vivre sans son fils. C’est regrettable d’avoir appris par la presse ces nouveaux faits et cette permission de sortie », tonne Me Patrick Simonneau, avocat de la famille Roussel. Il ne comprend pas du tout que cette personne ait pu bénéficier de cette mesure, compte tenu de sa dangerosité : « À l’époque du procès, avec mes deux autres confrères, nous avions réussi à annuler l’excuse de minorité. L’individu était peu loyal, il a menti durant toute la procédure. Il présentait manifestement des risques de renouvellement de l’infraction ».

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