Oswald Tanchot, coach du FC Sochaux-Montbéliard, est un homme heureux. Dimanche 21 janvier 2024, ses joueurs ont tout simplement sorti le Stade de Reims en 16ᵉ de finale de Coupe de France, après un match exceptionnel. Un beau symbole, après un été galère pour tout le club Jaune et bleu. Interview
Ils l'ont fait ! Les joueurs du FC Sochaux ont réussi l'exploit, dimanche 21 janvier, de venir à bout du Stade de Reims, équipe de Ligue 1, pour se qualifier en 8ᵉˢ de finale de Coupe de France. Une performance dantesque, après un scénario dingue, qui vient récompenser un groupe de "gamins" que beaucoup, après la quasi-disparition du club, ne voyaient pas atteindre ce niveau aussi vite.
Quelques minutes après le coup de sifflet final, l'entraîneur de cette joyeuse bande, Oswald Tanchot, est venu répondre aux questions de la presse, à chaud, pour analyser la rencontre des siens.
Oswald, que d'émotions !
Oswald Tanchot : C'est incroyable. Je dirais que c'est proportionnel à la peine et aux moments difficiles qu'on a vécu pendant l'été. C'est la récompense de toute cette énergie, de l'amour que les gens portent à ce club, de la passion qu'il y a autour de cette équipe qui nous transmet des émotions même quand ce soir, on est en grande difficulté.
Vous avez été héroïques ce soir...
C'est vrai. Ce soir, c'était très dur d'exister footballistiquement. Mais il y a des valeurs dans le foot qui sont vraiment précieuses : la solidarité, le courage, l'abnégation. Et ce soir, on a su faire appel à ces valeurs-là quand on était dominé en matière de football pur. C'est la beauté de la Coupe. Et je crois que dans ce stade tout est possible en fait.
Quelle ambiance ce soir à Bonal 🟡🔵 #fcsm #CoupeDeFrance pic.twitter.com/sTbp9VU98J
— France 3 Franche-Comté (@F3FrancheComte) January 21, 2024
Et quelle ambiance !
Ambiance de dingue, une énergie folle qui transforme les joueurs, leur permet d'aller au-delà de ce qu'il est possible d'imaginer. Quand j'ai vu le début du match, je me suis dit que Reims, ce serait un gros morceau. Daho sort deux fois de sa boîte, il nous fait beaucoup de bien. Mais au-delà de cela, il y a une solidarité qui fait la noblesse de notre sport, et qui permet à un petit de faire tomber un gros. Ce soir, on a battu une grosse équipe.
La manière dont vous avez renversé le match en dit long sur vos ressources mentales...
Il y a de la ressource, une forte solidarité dans ce groupe. Une énorme cohésion et une grande énergie positive. On le sent quand on est entraîneur. Personne ne tire le collectif vers le bas. C'est un tout. Il y a une alchimie entre les dirigeants, le staff, les joueurs. Une vraie unité.
C'est ce qu'on a vu pendant la séance de tirs au but ?
Vous savez, quand on est coach, on essaye de tout imaginer. Les penalties étaient aussi une option, d'où la présence de Kévin Hoggas sur le banc, qui n'était pas apte à jouer plus. Pour Dimitri Liénard aussi, même s'il a loupé, du haut de son expérience. Chapeau à Daho qui en met deux dans le match, à tous les mecs qui ont tiré, jusqu'à Thomas Fontaine. Puis, on a tous une énorme confiance en Mathieu, qui est assez remarquable sur les tirs au buts à l'entraînement. Il a un vrai flair là-dessus.
La petite larme que vous aviez retenu contre Lorient, elle est sortie ce soir ?
Oui, la petite larme, elle est sortie. J'ai essayé de la retenir, mais bon... C'est beaucoup d'émotions. Parfois, je me demande si on mérite tout ça, mais au fond, je pense que oui. J'ai dit aux joueurs de savourer ces moments avant le match, car on ne sait jamais quand ça reviendra.
Est-ce que vous mesurez la portée des émotions apportées ce soir au public ?
Écoutez, le 14 juillet dernier, j'avais dit face à la tribune nord que j'espérais que les moments difficiles qu'on vivait alors solidariseraient les différents acteurs du club. Tous les événements qu'on a vécu ont créé une grosse union. Je pense qu'il faut qu'on réussisse à entretenir cette osmose entre toutes les strates du club. Ici les joueurs se sentent hyper bien. Ils se sentent soutenus, aimés. Et quand on reçoit de l'affection, on a envie de donner beaucoup. Et le résultat, on l'a vu ce soir. Quatre tribunes qui sautent, des anciens, des gamins. C'est magique.