Environ 3000 supporters se sont rassemblés au stade Bonal en début d'après-midi ce 14 juillet pour manifester leur soutien au club historique de Sochaux-Montbéliard qui risque de disparaître. Manifestation, cagnotte en ligne, réunion au sommet... L'union sacrée est en marche. De son côté, le président du FC SM annonce être en pourparlers avec de nouveaux investisseurs.
"Allez... Allez !" Un chant à l'unisson se répand dans le stade Bonal ce vendredi 14 juillet. Supporters et joueurs, ensemble comme une famille qui se serre les coudes dans les moments difficiles.
"On est une famille"
Une fois n'est pas coutume, les "Jaune et Bleu" sont dans les gradins avec les supporters. Les jeunes joueurs du centre de formation, de la Réserve et ceux qui ne sont pas encore partis comme Maxence Prévot, Tony Mauricio, Abdallah Ndour, le tout nouvel entraîneur Oswald Tanchot, sont dos à la pelouse, face à ceux qui les supportent semaine après semaines.
Pour la seconde fois lors de cette semaine tourmentée, les supporters se sont retrouvés pour clamer tout leur amour à leur club de foot mais aussi toute leur amertume à l'égard de Samuel Laurent, le directeur général du FCSM, accusé d'avoir creusé le déficit du club.
Le déficit et la rage
Mardi 11 juillet, le gendarme financier du football professionnel, la DNCG, la Direction nationale du contrôle de gestion, a confirmé, après l'appel du club, la rétrogradation administrative du FC Sochaux de Ligue 2 (professionnel) en National (amateur).
Mais pour jouer en National lors de la saison qui reprend à la mi-août, le club doit présenter un budget équilibré à la DNCG. Ce qui est loin d'être acquis. Malgré le départ de la plupart des joueurs, il resterait à combler un déficit de 12 millions d'euros.
C'est dans ce contexte incertain et tourmenté que près de 3000 supporters se sont retrouvés dans les gradins du stade Bonal.
"Un lion ne meurt jamais" : une cagnotte en ligne
Une centaine de supporters ont même mis de leur poche pour aider le club de leur cœur. Jérémy Paille, le fils du célèbre joueur Stéphane Paille, a lancé une cagnotte en ligne.
Un lion ne meurt jamais. Ensemble nous pouvons faire en sorte que Sochaux ne tombe pas dans l'oubli. Qu'importe le temps que cela prendra, chacun à notre niveau nous pouvons contribuer à sauver le club. Sochaux vivra !
Jérémy Paille
Les déboires du FC Sochaux touchent particulièrement Jérémy et son père Stéphane Paille. Tous les deux sont passés par le centre de formation du Pays de Montbéliard. Le père a commencé sa belle carrière comme attaquant au FC Sochaux avant d'entamer une carrière internationale. Ce vendredi 14 juillet, la cagnotte a récolté un peu plus de 3700 euros.
Unis pour l'amour d'un club
"C’est inimaginable de voir Sochaux disparaître avec cette passion". L'entraîneur Oswald Tanchot qui vient d'arriver à Bonal est touché par une telle mobilisation.
Le 13 juillet, le député du Doubs Nicolas Pacquot (Renaissance) a pu s'entretenir pendant plus d'une heure avec le président du FCSM Frankie Yau.
Je l’ai interrogé sans ménagement sur les véritables intentions du Groupe Nenking à l'égard du club. Si certaines informations semblent être sous embargo, nécessitant la confidentialité des affaires, il m'a assuré travailler sans relâche, nuit et jour, à la recherche de solutions.
Nicolas Pacquot, député Renaissance du Doubs
Le principal sponsor du Club, Valère Nedey, président du groupe Nedey Automobiles, se mobilise lui aussi. Dans un communiqué publié le 13 juillet, Valère Nedey, garde encore espoir.
Je sais pouvoir compter sur les efforts des dirigeants de Nenking, encore ces jours derniers, pour trouver une solution permettant de laisser le FCSM là où il était à leur arrivée, à savoir en Ligue 2 avec un centre de formation performant.
Valère Nedey, principal sponsor du FCSM
Pour garder cet espoir de se maintenir en ligue 2, Valère Nedey estime qu'un recours à la décision de rétrogradation en National décidé par le DNCG peut être présenté devant le CNOSF, le Comité national olympique du sport français.
"Laisser les querelles de côté"
Afin de réunir les conditions à ce maintien, l'homme d'affaires a initié une "visioconférence qui doit se tenir ce samedi 15 juillet matin avec les élus locaux, le président du FCSM et des partenaires soucieux du devenir du club".
Valère Nedey conclue en remerciant les participants à cette visioconférence "de laisser les querelles de côté".
Même le préfet du Doubs, Jean-François Colombet, a réagi aux difficultés du club. "Il faut qu'il nous dise très vite quelle est la situation exacte, que personne ne connaît. Il faut que l'actionnaire, désormais, prenne ses responsabilités et nous dise où en est le club", a déclaré le préfet lors de son déplacement à Montbéliard.
Des nouveaux investisseurs ?
Tous, attendaient la prise de parole du président du club Frankie Yau, annoncée pour la fin de vendredi après-midi. Frankie Yau s'est effectivement exprimé vers 17 heures.
Frankie Yau affirme être en "pourparlers avec plusieurs nouveaux investisseurs. Le président affirme pouvoir donner des informations en ce sens en début de semaine prochaine".
Le président reconnaît être conscient de ne pas avoir partagé les informations avec les supporters de "manière transparente et en temps opportun".
Nous ne voulions pas créer de perturbation et d'incertitudes avant que les choses soient définitivement décidées.
Frankie Yau, président du FCSM
Frankie Yau reconnaît cette démarche tardive d'investisseurs car il explique que sa "stratégie initiale était de réaliser des réformes internes et des réductions de dépenses afin de parvenir à l'autosuffisance. Nous n'avons donc pas cherché, poursuit-il dans cette courte vidéo, à obtenir des investissements extérieurs dès le début".
Le FC Sochaux ne serait peut-être pas encore condamné à disparaître pour repartir de zéro chez les amateurs. La semaine prochaine s'annonce décisive.
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