Depuis vendredi 19 mai, aucun TER et TGV ne circule en gare de Dijon. En ce retour de long week-end de l’Ascension, la direction de la SNCF a réquisitionné une vingtaine d’encadrants pour assurer à partir de dimanche midi 100% du trafic.
Les aiguilleurs de train se sont mis en grève mardi 16 mai pour obtenir une meilleure rémunération, améliorer leurs conditions de travail et dénoncer notamment des problèmes d’effectifs. Ils sont une centaine d’aiguilleurs en grève bloquant les axes Paris-Dijon-Lyon, Lyon-Belfort, Besançon-Dijon.
En ce retour de long week-end de l’Ascension, la pression est forte pour la SNCF.
Le dimanche est toujours une journée de pointe. Ce phénomène est exacerbé par le fait que c’est le retour d’un long week-end.
Chloé Roche, responsable de communication SNCF
D’autant que les départs ont été étalés sur plusieurs jours et que les retours se concentrent sur une seule journée.
À partir de midi, la SNCF met tout en œuvre pour que le trafic ferroviaire dans son ensemble, c’est-à-dire voyageurs et marchandises, absorbe les manques de la matinée.
Une vingtaine d’encadrants prendront place dans la tour de contrôle pour assurer un service minimum aux usagers au fur et à mesure de la journée.
Les trains seront plus longs, certains seront doublés avec un second train partant à la même heure, un flux plus important donc et ceci jusqu'à quatre heures du matin ce lundi.
Dans un communiqué, la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports de la région Bourgogne-Franche-Comté (FNAUT) dénonce une paralysie du trafic et un manque d’anticipation dans les annonces des trains supprimés.
La SNCF conseille effectivement aux usagers de vérifier à partir de 17h dans les canaux d’information habituels que les trains du lendemain circulent.
La Fnaut réclame aussi un dédommagement en cas d’annulation dans son communiqué.
Il est nécessaire de concilier droit de grève et droit à la mobilité avec obligation aux autorités organisatrices (SNCF, Région) et à l’opérateur ferroviaire (SNCF) de dédommager les usagers qui ont souvent engagé des dépenses longtemps à l'avance.
FNAUT BFC
Pour les voyageurs du jour, rencontrés en gare de Besançon ce 21 mai, la journée va être longue. Surtout pour ceux arrivés tôt ce matin et qui ne savaient pas qu'un mouvement de grève impactait le réseau. C'est le cas de Magly, arrivée à 07h30 ce matin pour prendre son train à 7h53. Elle n'a pas de train avant 12h30.
C'est une contrariété quand même importante. C'est du temps perdu. C'est 5h d'attente. Mais on sait que les grèves contrarient, elles sont là pour ça.
Magly, en attente d'un train
Muriel vit moins bien le désagrément. Elle doit se rendre à Evreux et fera finalement le trajet en BlaBlaCar. Mais elle sait que ça va prendre du temps.
La prochaine fois quand j'aurais un train à prendre, ça sera mon option. (BlaBlaCar)
Muriel, contrariée dans son organisation
Deux agents de la SNCF se démènent pour trouver pourtant une solution pour tous.
Certains se voient prendre des TGV en remplacement de leur TER. Ils pourront monter dans leur train sans réservation. D'autres partiront avec des laissez-passers tamponnés par la SNCF. Le mot d'ordre est bien "aucun voyageur ne reste sur le quai sans solution de retour".
La grève initialement prévue jusqu'au lundi 21 mai est finalement reconductible.