A Besançon, 200 manifestants se sont rassemblé Place de la Révolution. Ils répondaient à l'un des appels émis en Franche-Comté par les syndicats CGT, FSU et Solidaires.
Pour certains, c’est la troisième fois qu’ils viennent manifester. Depuis la rentrée, les organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires ont appelé à la grève pour contester le projet de réforme des retraites du gouvernement, et demander l’augmentation des salaires pour suivre l'inflation.
Des augmentations, pas des primes
« S’il y a des superprofits, c’est parce qu’il y a des salariés pour générer ces superprofits », lance Jacques Bauquier au Comité Régional CGT. Malgré quelques concessions, le syndicaliste explique vouloir ne rien lâcher.
« On est dans un processus de lutte face à un gouvernement qui ne veut rien lâcher sur la question des salaires. Je parle des augmentations et non des primes. On est sur des actions avec des salariés pour des augmentations de salaire », explique-t-il. D’autant plus que l’inflation atteint aujourd’hui 6,2%. C’est ce que constate Jacques Bauquier : « Ce qu’on essaye de faire aujourd’hui, c’est fédérer l’ensemble de ces salariés pour être plus forts encore pour exiger du patronat qu’il fixe les salaires sur l’inflation voire davantage si on peut ».
Les emplois, les salaires, la retraite
Alors, faut-il réunir les revendications à chaque mobilisation ? Réponse de la CGT : toutes les luttes sociales semblent imbriquées. « La question des emplois et des salaires, c’est la question des retraites de demain, reprend le cégétiste. Plus les salariés gagnent aujourd’hui, plus ils auront une bonne retraite. Et plus on pourra la faire plus tôt parce que c’est cet argent qui rentre dans les caisses. »
Jacques Bauquier va même plus loin : « Si l’égalité femmes-hommes était réalisée, comme le souhaite la CGT, c’est 5 milliards et demi dans les caisses. Si le dividende des actionnaires était taxé comme nous, nous sommes taxés, ce sera 14 milliards dans les caisses. Seulement, le gouvernement n’axe que sur les dépenses, pas sur les recettes. On entend bien faire partager les recettes et maintenir la retraite à 62 ans, voire à 60 ans. »
De l'esclavage moderne
C’est aussi le sentiment de beaucoup de manifestants. « Quand on parle de progrès, ce n’est pas faire travailler les gens jusqu’à 70 ans. Le progrès, c’est pour que les gens vivent mieux, plus longtemps, profiter de la culture, du patrimoine », lance un homme à la soixantaine. Son regard sur la société semble pessimiste : « Aujourd’hui, c’est de l’esclavage moderne, c’est ce que reflètent le capitalisme et le libéralisme à outrance. Je ne veux pas que la France ressemble aux Etats-Unis voire à l’Angleterre. La France a une identité particulière. »
Une sexagénaire dit s’inquiéter pour l’avenir. Elle explique : « Tous les services publics sont en train de partir à vau-l’eau. Et nous, ça nous fait peur parce qu’on est très attachés aux services publics. L’éducation nationale, les hôpitaux, tout manque de personnel. Nous, ça nous fait peur parce qu’on voit que nos enfants, nos petits-enfants, vont affronter des choses extrêmement difficiles. Donc on manifeste pour dire qu’on n’est pas d’accord avec tout ça. »