Depuis la rentrée 2018, à Besançon, Pontarlier et Baume-les-Dames, trois lycées de Franche-Comté accueillent des classes d’adolescents différents. Un pas de plus sur le chemin de l’inclusion scolaire et professionnelle.
 

Société
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Aller vers une société plus juste, plus ouverte, bienveillante : c’est tout l’enjeu de la transition inclusive, ce processus d’intégration encouragé par la loi de 2005 sur le handicap. L’un de ses objectifs affichés réclame la scolarisation en milieu traditionnel, dit « ordinaire », de 80% des enfants en situation de handicap, quel qu’il soit, d’ici 10 à 15 ans. Une ambition louable mais encore hors de portée. Si la moitié environ des 850 enfants accueillis par l’Adapei du Doubs ont accès à l’école de la République selon leurs capacités, ils sont à peine 1 sur 10 dans la tranche des 16-20 ans, car bien souvent, l’inclusion s’achève au collège. Nombre d’adolescents vivent le retour en IME (institut médico-éducatif) comme une régression.

La solution ? Impliquer les lycées dans le cursus tout en restant lucide. Si les adolescents concernés ont effectivement l’âge du lycée, leur rythme d’apprentissage échappe aux codes traditionnels du système scolaire classique. Harcèlement, racket, drogue : ils sont aussi plus vulnérables aux sollicitations du milieu ordinaire. Il faut donc adapter l’enseignement, dispensé en classe externalisée par des enseignants spécialisés, et assurer parallèlement une solide formation professionnelle à ces futurs travailleurs. Un joli projet sur le papier. Dans la réalité, les lycées n’ont pas été pensés pour accueillir ces élèves-là. La place manque, les équipements aussi, comme des plateaux techniques adaptés par exemple. Seuls les lycées professionnels peuvent se lancer dans la démarche. Dans le Doubs, trois établissements  se sont portés volontaires depuis septembre à Besançon, Pontarlier et Baume-les-Dames. Un début timide, mais un début tout de même.

L’enjeu est de taille pourtant. L’école reste le lieu idéal pour une véritable socialisation. De même, inscrire des enfants différents dans le paysage des enfants ordinaires, c’est apprendre à chacun comment vivre ensemble, sans préjugés. C’est construire la société vertueuse de demain où ils cohabiteront en tant qu’adultes et en tant qu’actifs. Une façon peut-être de faire baisser le taux de chômage des travailleurs handicapés, 2 à 4 fois supérieurs à celui de leurs collègues valides.


► Rencontre avec Chloé Laithier 17 ans. Elle est scolarisée elle au lycée professionnel Adrien Paris à Besançon en seconde externalisée. Elle suit une formation pour devenir agent de restauration. 
 


 

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