Le GAEC Jeanningros à Ouvans (Doubs) voudrait utiliser un robot de traite. Le cahier des charges de l'AOC Comté l'interdit.
Traire leur cinquantaine de vaches avec un robot. Voilà qui faciliterait bien la vie à Eric et Bertrand Jeanningros, agriculteurs à Ouvans. Ils ont déposé un recours devant le tribunal de grande instance de Besançon en 2012.
Il y a trois ans, ils ont acheté un robot. Aujourd'hui ils se battent pour que cet équipement soit accepté par le CIGC, le comité interprofessionnel du gruyère de Comté.
Le robot est à l'arrêt dans un coin de la ferme. La coopérative refuse de collecter le lait à Comté récolté de cette façon.
Ce que dit le cahier des charges de l'AOC Comté
Le combat s'annonce délicat. Car le cahier des charges du Comté est précis.La traite doit se faire deux fois par jour, le matin et le soir, à des heures régulières de ce fait la traite en libre service n'est pas possible.
De plus, selon Claude Vermot-Desroches, président du CIGC toute innovation technologique doit être soumise à l'INAO (Institut National de l'origine et de la qualité).
Pour Claude Vermot-Desroches, le robot acheté par les agriculteurs d'Ouvans n'est pas compatible avec la filière. Une filière Comté qui préfère laisser l'homme au centre de la production. Et qui en contrepartie rémunère mieux le fruit du travail.
Des machines, des robots partout dans la filière
Eric et Bertrand Jeanningros attendent les résultats de l'expertise. Pour eux, leur combat est légitime. "Des robots de traite, il y en a partout, dans la filière emmental, pour le reblochon.. pourquoi serions nous les derniers Gaulois à traire avec pénibilité ?", résume l'un des frères joint au téléphone. Selon eux, un robot n'enlève rien à la qualité du lait pour le Comté.L'expertise lancée en juin 2013 est toujours en cours. Le tribunal devrait trancher dans les prochains mois.