La vice-présidente LR de l'Assemblée nationale, et députée du Doubs Annie Genevard a accusé jeudi 4 juin la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye de "décrédibiliser" ce dernier en disant "une chose et son contraire sans que ça lui pose le moindre problème".
"Ce n'est pas la première fois que Sibeth Ndiaye dit n'importe quoi", a répondu sur Sud Radio la présidente du conseil national des Républicains au lendemain d'un incident au Sénat.Les sénateurs LR ont quitté mercredi l'hémicycle, fait rare au palais du Luxembourg, lors de la séance de questions au gouvernement, pour protester contre une réponse jugée "sotte et blessante" de Sibeth Ndiaye à une question sur les visites ministérielles.
"Elle parle trop vite, je pense qu'elle cherche à tout prix toujours à justifier, y compris les erreurs, ce qui l'amène à dire une chose et son contraire sans que ça lui pose le moindre problème", a accusée la députée du Doubs.
"Son rôle, c'est d'avoir une parole crédible, or quand elle dit une chose et son contraire, elle décrédibilise non seulement elle-même mais aussi le gouvernement, dont elle est la porte-parole", a-t-elle ajouté.
Pendant la crise sanitaire, Sibeth Ndiaye a été accusée à plusieurs reprises par les oppositions de commettre des bourdes, comme par exemple lorsqu'elle a évoqué des enseignants qui ne travaillent pas.
Une marque de mépris
"Dans l'affaire des déplacements des visites ministérielles, il est inconcevable dans les usages républicains que les parlementaires de l'opposition ne soient pas conviés, c'est un manquement à tous les usages habituellement en cours, donc c'est une marque de mépris", a dénoncé sur le fond Mme Genevard.
Le sénateur LR du Loiret Hugues Saury a interpellé mercredi le gouvernement sur les modalités d'organisation des visites ministérielles, lors desquelles les sénateurs et élus d'autres partis que LREM "sont devenus +personae non gratae+", selon lui, des raisons sanitaires étant invoquées.
"Au fond, depuis le 11 mai, c'est l'intelligence collective qui doit dominer", a répondu la porte-parole du gouvernement, sous la bronca des élus LR.
"L'application stricte des mesures barrière et des gestes barrière doit être notre priorité pour que ces déplacements ministériels puissent se dérouler dans de bonnes conditions", a-t-elle développé, appelant à n'"y voir absolument aucune malice politique ni aucun privilège".