La profession souffre des attaques de scolytes suite à plusieurs années de sécheresse. Le syndicat Fransylva Franche-Comté a demandé au gouvernement d'intégrer la filière forestière dans le cadre du projet France 2030 et son objectif de planter 1 milliard d'arbres d'ici à 2032.
"Là, nous avons énormément de galeries", constate Christian Bulle, président du syndicat Fransylva Franche-Comté. Le sylviculteur observe avec attention l’écorce d’un épicéa, attaqué par les scolytes. Loin d’être un cas isolé, l’insecte prolifère dans les forêts de Franche-Comté en raison de sécheresses consécutives. "La crise des scolytes a commencé en 2018 en plaine et elle s’étend à des plateaux en altitudes, on ne sait pas quand la population va redescendre", explique Christian Bulle.
Le scolyte est actuellement enfoui dans le sol jusqu’au printemps prochain, mais le bois déjà attaqué doit être rapidement coupé pour être emmené en scierie, pour espérer pouvoir en tirer profit. Face à l’affluence de bois scolyté, les scieries sont surchargées et le prix d’achat diminue. "Les bois que l’on vendait traditionnellement entre 55 et 90 euros le mètre cube sont vendus aujourd’hui autour de 15 euros", explique Marc Narabutin, administrateur du syndicat dans le Jura.
1 milliard d'arbres à replanter en France
Face à cette situation critique pour la profession, Fransylva Franche-Comté a lancé un appel à l’État dans un communiqué publié le 26 octobre. Il demande à toucher des aides pour évacuer les arbres atteints, mais aussi à être inclus dans le dispositif France 2030, visant à planter 1 milliard d’arbres d'ici à 2032. Les forestiers revendiquent leur action indispensable pour réduire l’empreinte carbone de l’Hexagone. "Dans France 2030, c'est la régénération artificielle qui est mise en avant, nous nous souhaitons qu’il y ait un appui à la régénération naturelle", affirme Christian Bulle.
La diversification des essences est une des pistes pour réduire les dégâts causés par le scolyte dans la région, où est principalement cultivé l’épicéa, le hêtre et le sapin. Une enveloppe de 150 millions d’euros a été attribuée par le gouvernement pour le renouvellement forestier et l’adaptation au changement climatique. La répartition des fonds est en cours d’arbitrage par l’Élysée. Christian Bulle affirme déjà être "confiant" quant aux retombées pour son secteur d’activités.