La communauté de communes du Val de Morteau (Doubs) vient de donner son feu vert à l'autopartage. Un véhicule sera bientôt mis en location en libre-service pour tous ceux qui ne possèdent pas de véhicule.
47% des Français seraient prêts à abandonner leur voiture dans les mois ou les années à venir. C’est ce que révèle une récente enquête menée par Getaround, leader européen de l'autopartage, et l'institut de sondage YouGov.
De quoi conforter les élus de la communauté de communes du Val de Morteau (CCVM). Le 18 septembre 2024, ils ont en effet décidé de se doter d'un premier véhicule en libre-service. La collectivité va prochainement acheter une voiture qui pourra être utilisée ponctuellement par les agents communautaires, mais surtout mise à disposition de tous les habitants, la majeure partie du temps, pour l’autopartage.
Comment ça marche ?
“L’autopartage est une solution de mobilité alternative complémentaire des modes de déplacements doux et du transport public qui permet à des utilisateurs de bénéficier d’un véhicule partagé en libre-service, argumentent les élus dans leur délibération. Il permet notamment de réduire l’emprise de la voiture en ville et sur un territoire, et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre en rationalisant l’usage de l’automobile, tout en améliorant la gestion de l’espace public”.
Le véhicule sera basé à proximité de la gare de Morteau, pour faire le lien avec les modes de déplacement doux. "On a déjà sur place des parcs à vélos et le parking de covoiturage", précise à France 3 Franche-Comté Virgile Marguet, élu à la CCVM pour les questions de mobilité. Sa gestion sera confiée à Citiz Autopartage Bourgogne-Franche-Comté, une société coopérative d’intérêt collectif basée à Besançon.
Combien ça coûte ?
Le prestataire proposera plusieurs tarifs. Avec un abonnement de 16 euros par mois, la location reviendra entre 3 et 5 euros de l’heure pour l’utilisateur selon le type de véhicule, ou entre 5,50 et 7,50 euros de l’heure sans abonnement. Il faudra ajouter à la facture un supplément de 0,42 et 0,52 euro par kilomètre effectué.
Il y a une vraie demande des habitants qui veulent des voies douces, des vélos électriques, des solutions de transport en commun. On a donc lancé des projets de mobilités douces dans une trentaine de voies différentes.
Virgile Marguet, élu à la CCVM pour les questions de mobilité.
La voiture pourrait entrer en service au printemps 2025, avant d'imaginer pourquoi pas d'en acquérir d'autres. "C'est un premier test, on verra si cela fonctionne", ajoute Virgile Marguet.
Coup d'accélérateur
Selon le Baromètre national 2023 de l’Autopartage (le dernier en date), réalisé à partir des données
des 26 opérateurs présents en France, l'utilisation de voitures en libre-service a progressé de 43% entre 2022 et 2023 avec 460 000 usagers actifs sur l’ensemble des métropoles, mais également dans les territoires périurbains et ruraux. L'an passé, 926 communes au total étaient déjà desservies.
L'enquête le montre aussi : l'autopartage a un effet important sur la "démotorisation" des déplacements. Chaque voiture d'autopartage “en boucle” remplace 5 à 8 voitures privées. Les utilisateurs d’autopartage ont aussi davantage recours aux transports publics (+18%), au train
(+29%), au vélo (+22%) ou à la marche (+38%).
Selon ses promoteurs, l’autopartage est surtout "une solution économique pour ne payer une voiture que lorsque nécessaire". La motivation "économique" est d’ailleurs à l’origine de plus de 80% des inscrits aux services d’autopartage.