Peut-on appâter le loup avec un cadavre de vache ou de brebis pour l'abattre ?

La brigade "loup" de Gap a profité de la présence d'un cadavre de vache pour monter une opération de "tir de défense" contre le loup à Chaux-Neuve dans le Haut-Doubs. Un appâtage dénoncé par les associations pro-loups.

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L'opération "tir de défense" a échoué, à cause de la présence de militants pro-loups, provoquant la colère des éleveurs du secteur, dont certains ont agressé les deux journalistes de France 3 Franche-Comté présents sur place.

Ce mercredi 19 octobre, les agents de la brigade "loup" de Gap, arrivés en renfort dans le Haut-Doubs il y a quelques jours, comptaient profiter de la présence d'un cadavre de vache dans une pâture de la commune de Chaux-Neuve, pour engager un tir de défense.

"Illégal", dénoncent les militants présents sur place, ce que nous confirme ce jeudi l'association Ferus, spécialisée dans la défense et la sauvegarde des grands prédateurs.

"Que ce soit pour un tir de défense simple (a priori le cas ici) ou renforcé, l'appâtage est interdit ", nous précise Ferus, association nationale de protection et de conservation du loup, qui invoque l'arrêté ministériel du 23 octobre 2020 "fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup".

La préfecture de Saône-et-Loire interprète de la même manière l'arrêté, comme on peut le lire sur son site :

Il est strictement interdit d’appâter ou de piéger le loup lors de ces opérations (ne pas laisser de cadavre d’animaux à proximité du troupeau lors de l’opération de tir).

Site internet de la préfecture de Saône-et-Loire

Comment est-il possible que les services de l'Etat, dans le département du Doubs, aient recours à une technique "strictement" interdite selon les services de l'Etat dans un département voisin ?

"C'est une mauvaise interprétation de l'arrêté", nous assure Patrick Vauterin, le directeur de la DDT (Direction départementale des Territoires) du Doubs, en charge de l'opération. Selon lui, il n'y a pas d'appât "intentionnel", puisque le cadavre de la vache n'a pas été déplacé depuis son attaque par le loup.

On ne laisse pas le cadavre de la vache pour attirer le loup, on le laisse parce que la société d'équarrissage n'est pas passée.

Patrick Vauterin, directeur de la DDT du Doubs

L'arrêté ministériel est ainsi rédigé :

"Ne peuvent être mis en œuvre les moyens visant intentionnellement à :

  • provoquer des réactions chez les loups de nature à faciliter leur détection par les tireurs ;
  • attirer les loups à proximité des tireurs ou les contraindre à se rapprocher des tireurs."

Tout l'enjeu serait donc "l'intentionnalité" de la démarche. Une sorte de zone grise où les tirs de défense seraient permis. L'association Ferus envisage un recours en justice.

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