Après deux nouvelles attaques du loup dans le Doubs, la brigade mobile "loup" de Gap appelée en renfort

Les attaques de loup se succèdent depuis le début de l’été dans le Haut-Doubs et massif du Jura. Après une pause en septembre, les attaques ont repris depuis le 8 octobre.

Deux nouvelles attaques. Deux nouveaux bovins tués par le loup. Le 15 octobre au matin à Chapelle d’Huin, le 17 octobre à Chaux-Neuve sur une exploitation déjà touchée par une attaque. Le bilan depuis le début août est de 21 attaques dans le Doubs, 18 bêtes tuées par le loup ou euthanasiées du fait de leurs blessures.

Déjà venue mi-septembre pour épauler les éleveurs du massif du Jura, et défendre leurs exploitations en cas d’attaque, la Brigade mobile d'intervention Loup de Gap (Hautes-Alpes) est de retour pour plusieurs jours. Deux agents sont à nouveau présents sur les dernières exploitations attaquées par le prédateur.

Quel est le rôle de cette brigade "loup" ?

La brigade "loup" basée à Gap compte 17 agents. Sa première mission est celle de soutien aux éleveurs qui subissent des attaques répétées. La brigade assure une protection active pendant plusieurs jours consécutifs autour du troupeau. Pour cela, elle fonctionne par binôme, un observateur et un tireur, pour mettre en place les tirs de défense. Ces tirs sont autorisés par la préfecture du Doubs suite aux nombreuses attaques survenues ces dernières semaines. Le 20 septembre, une louve a été abattue par des louvetiers alors que plusieurs individus étaient en situation d’attaques sur un troupeau.

L’autre mission de la brigade loup est la formation et la transmission des bons usages aux différents acteurs d’un territoire au contact du prédateur comme les lieutenants de louveterie mais aussi les chasseurs qui opèrent avec ces derniers des surveillances nocturnes.

Combien de loups ? Pourquoi tant d’attaques en quelques jours

Après la mort de la louve tuée le 20 septembre sur la commune des Longevilles Mont d’or, les attaques avaient cessé pendant près de trois semaines. Pourquoi reprennent-elles ? Même pour l’office français de la biodiversité, la réponse est difficile à poser. Des attaques par facilité ? Pour nourrir une meute avec des louveteaux ? Les données scientifiques font état de la présence d’une meute dans le Risoux entre France et Suisse, une meute composée de trois adultes et trois louveteaux, précise Christophe Guinchard, chef de service du département du Doubs à l’OFB. Une autre meute vit en Suisse voisine sur le secteur du Marchairuz. D’autres individus isolés, en voie de dispersion ont été recensés sur le secteur du Mont d’Or et de Jougne. On ne parle pas de meute tant qu’il n’y a pas une femelle et un mâle, précise le spécialiste de l’OFB.

"C’est soit de l’agriculture, soit le loup !"

Les différentes attaques survenues depuis le début de l’été tant dans le Doubs que le Jura ont mis les éleveurs sous tension. Le préfet a réuni le 3 octobre tous les interlocuteurs du dossier loup pour tenter d’apaiser les esprits. Protéger les troupeaux par des patrouilles, des clôtures, des chiens patous. Une vision d’une agriculture qui a du mal à passer chez de nombreux éleveurs de la zone AOC Comté. “Ce n’est pas faisable avec la façon dont on pratique l’agriculture ici. À Chapelle-des-Bois, il y a 8 troupeaux, il faudrait deux patous à chaque fois. C’est infaisable. C’est soit de l’agriculture, soit le loup” nous confiait Lionel Bourgeois après l’attaque de son troupeau la nuit du 10 au 11 octobre.

Le loup est une espèce protégée en France, des tirs inutiles selon les associations de défense de la biodiversité

Les associations comme Ferus ou le Pôle Grand Prédateur dénoncent les tirs de défense qui ne règlent selon elles en rien le problème du retour du loup et de sa présence sur les terres du monde agricole. Pour Ferus, “les différentes études (y compris en France) n’ont pas montré l’efficacité des tirs de loups sur les dommages aux troupeaux… Le futur plan loup 2023-2028 devra d’ailleurs consacrer une part importante à la protection des bovins, basée notamment sur les expériences de nos voisins européens.”

Lire : Loups : pourquoi est-il inutile de les tuer selon les spécialistes de la faune sauvage ?

Cette année 2022, au vu de la présence croissante du loup, le nombre maximal de loups pouvant être tués en France s'élèvera à 174 individus, contre 118 initialement prévus.

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