Cinq prédations ont eu lieu en quelques jours alors que les attaques avaient cessé depuis trois semaines après le tir de défense qui a tué une louve le 20 septembre dans le Haut-Doubs aux Longevilles-Mont d’Or. Les éleveurs en appellent à nouveau à l’Etat pour défendre leurs cheptels.
20 attaques depuis le début du mois d’août. 15 bêtes mortes, plusieurs blessées. La liste des pertes est lourde pour les éleveurs. Le week-end du 8-9 octobre, trois bêtes ont péri à Chapelle d’Huin, Rochejean, Chaux-Neuve. Les loups sont repassés à l’attaque la nuit du 10 au 11 octobre sur deux exploitations de Chapelle-des-Bois. Deux génisses sont mortes.
Lire : Une louve tuée par un tir de défense dans le Haut-Doubs
"Protéger les troupeaux, c'est impossible"
Lionel Bourgeois a dû euthanasier une génisse de 13 mois. Son collègue a perdu une jeune génisse lui aussi. “ On savait que ça pouvait arriver à nouveau. Mais après trois semaines sans attaque, on espère pouvoir finir la saison tranquille” explique l’agriculteur. “Il y a une trop forte pression des loups sur le secteur, j’attends que l’Etat régule ces derniers et en tue” dit-il traumatisé par cette attaque. “On s’endort la nuit avec la peur, on ne donne pas le biberon à nos veaux tout l’hiver pour les retrouver comme cela” dit-il. Cet éleveur estime que la protection des troupeaux est impossible sur le massif du Jura. “Ce n’est pas faisable avec la façon dont on pratique l’agriculture ici. À Chapelle-des-Bois, il y a 8 troupeaux, il faudrait deux patous à chaque fois. C’est infaisable. C’est soit de l’agriculture, soit le loup” confie l’homme que nous avons pu joindre par téléphone. “On est en bio ici sur la commune depuis 1976, on entretient les paysages, et les défenseurs du loup nous disent qu’ils défendent la biodiversité ! Mais nous, on fait que ça !”.
Les tirs de défense ont repris
Après les dernières attaques, les services de l’Etat ont donné l’autorisation d’effectuer des tirs de défense sur les exploitations visées par les dernières attaques. Des binômes sont en place (chasseur et ou lieutenant de louveterie) indique la préfecture du Doubs. Une quinzaine de personnes sont chargées de veiller sur les troupeaux et de tirer en cas de situations d’attaques.
Faire baisser la pression du nombre de loups
Le 16 septembre, le Préfet du Doubs est allé à la rencontre des éleveurs. Le préfet a expliqué au micro de France 3 Franche-Comté sa volonté d'agir et de trouver l'équilibre entre le soutien aux éleveurs francs-comtois et le respect de la loi française qui protège le loup. Deux meutes sont officiellement recensées côté jura français et côté suisse au niveau du Marchairuz.
"On tue plus de 100 loups chaque année en France dès lors que la pression sur les élevages est trop intense", avait rappelé Jean-François Colombet, sans oublier de mentionner qu'un nouveau plan loup doit voir le jour l'an prochain. "C'est le moment de faire connaître les spécificités du Massif du Jura". Et de conclure : "On ne va pas faire un carton sur les loups, c'est hors de question, mais on va faire baisser la pression".