Le salon horloger de Bâle s'ouvre sur une note plus optimiste

Baselworld, grand salon horloger qui se tient chaque année à Bâle, ouvrir ses portes ce jeudi 22 mars sur une note beaucoup plus optimiste pour les fabricants de montres suisses, avec une reprise qui s'est confirmée ces derniers mois.

Après deux années difficiles, les exportations de montres suisses ont cessé de chuter en mars dernier pour se redresser progressivement en 2017 grâce à la demande en Asie, où le marché des produits de luxe est reparti sur les chapeaux de roues.
En 2018, l'horlogerie suisse a démarré sur une hausse de 12,6% de ses exportations en janvier, pour enchaîner sur une accélération de 12,9% en février, selon les statistiques de la fédération horlogère, permettant aux acteurs du secteur d'arriver en bien meilleure forme sur ce salon.

Du mieux pour les exportations de l'horlogerie suisse


Les grandes références de l'horlogerie suisse, comme Rolex, Patek Philippe, Omega ou Tag Heuer, y présentent leurs nouvelles collections aux détaillants, qui viennent y choisir les montres qu'ils souhaitent proposer en boutiques et passer le plus gros de leurs commandes annuelles.

"L'ambiance sera clairement meilleure", a estimé Rene Weber, analyste spécialisé dans l'horlogerie chez Vontobel, affirmant tabler sur une croissance de l'ordre de 4% des exportations horlogères cette année, après un rebond de 2,7% en 2017.

L'horlogerie suisse, qui a longtemps semblé immunisée contre la crise, avait vu sa mécanique de croissance s'enrayer lorsque le gouvernement chinois avait introduit fin 2013 des mesures de lutte contre la corruption qui ont fortement freiné les ventes de produits de luxe.

Les horlogers avaient ensuite cumulé les revers de fortune, entre la force du franc suisse qui avait fait bondir leurs coûts et la vague d'attentats en Europe qui avait perturbé les achats touristiques. Ils avaient dû se résoudre à une cure d'austérité.
"L'industrie horlogère est en train de repartir", explique Jean-Claude Biver, le patron du pôle horlogerie de LVMH, le numéro un mondial du luxe.

"Lorsque les choses vont mal, les produits de luxe font partie des premiers achats que les consommateurs coupent. Mais aujourd'hui les perspectives politiques et économiques sont nettement meilleures", a-t-il ajouté.

Deux fois moins d'exposants cette année à Baselworld


Si le secteur repart désormais sur des bases saines, le salon lui-même n'échappera pas à une remise en question.
Après des années de course aux emplacements pendant la phase d'euphorie, le nombre d'exposants va être divisé par deux, avec 600 à 700 marques et entreprises horlogères attendues cette année, contre 1.300 en 2017.
"Il est indéniable que notre branche se trouve dans une période de mutation qui se traduit par un processus de concentration", a déclaré Sylvie Ritter, la directrice du salon, lors d'une conférence de presse à la veille de l'ouverture de Baselworld au public.
"Ces bouleversements ont des répercussions sur une manifestation comme la nôtre", a-t-elle reconnu, tout en insistant sur le fait que l'événement continue de représenter "l'élite de la branche dans sa diversité".
Les annonces de désistements se sont multipliées au cours des douze derniers mois, certaines petites marques se plaignant d'être noyées dans la masse de ce gigantesque salon, d'autres préférant trouver d'autres moyens de rencontrer les détaillants, à moindre frais.
Les sous-traitants ont eux décidé d'organiser un salon concurrent dédié aux aspects techniques de l'horlogerie, à la Chaux-de-fonds, la ville de suisse romande où se concentrent de nombreuses entreprises horlogères, tandis que des diamantaires vont eux aussi lancer un salon à part en mai à Genève.

Le salon horloger de Bâle se tient du 22 au 27 mars. 
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