La famille Obertino, qui vient du Piémont, une région d’Italie, est spécialisée dans la fonderie depuis le début du 18ème siècle. Ils on créé une fonderie, baptisée Obertino, fondée en 1931 à Morteau.
La Covid19 continue son lent grignotage des entreprises. Mais Obertino, ce n’est pas qu’une société, c’est une entreprise labellisée « patrimoine vivant » reconnue pour son savoir-faire ancestral. Aujourd’hui, la fonderie ne compte plus que 10 salariés. Déjà 2 postes ont été supprimés à cause du manque d’activité.
Plus aucune commande des clients habituels n'arrive : les comices agricoles, les organisateurs d’événements ou encore des touristes beaucoup moins nombreux à cause de l’épidémie. Avec sa destruction, ce serait catastrophique pour justement son savoir-faire irremplaçable : il faut au moins une année pour former un fondeur de cloches, et des années pour qu’il atteigne une perfection.
Pour Daniel Rognon, 58 ans dont 42 passées chez Obertino, c’est l’inquiétude : "C'est grave pour les autres salariés, moi, je suis en fin de carrière mais ce serait vraiment dommage que cette entreprise ferme, avec tout le savoir-faire accumulé…"
Même opinion pour Siv-Chheng Tiv, la directrice qui a racheté Obertino à Morteau début 2018 : "Yves Obertino, descendant de Jean Obertino, le fondateur, m’a confié cette entreprise pour que je lui fasse vivre une nouvelle aventure. Je ne veux pas la voir disparaître !"
Initiative intéressante : des agriculteurs ont lancé une idée, créer une « cloche de la solidarité » que tout citoyen, à commencer par les professionnels, pourrait acheter pour aider cette entreprise à franchir ce cap difficile.
Découvrez le reportage de Catherine Eme-Ziri et Jean-Louis Saintain :
Daniel Rognon - Salarié chez Obertino,
Siv-Chheng Tiv - Directrice de la fonderie Obertino