Dans le Haut-Doubs à la frontière suisse, qui pourrait le croire, des bateaux de croisière sont construits régulièrement sur le chantier naval de Villers-le-lac. Deux bateaux sortent cet été du chantier, ils navigueront bientôt du côté du lac du Bourget et de la Saône à Gray.
Voir partir son enfant. Se dire qu'il va larguer les amarres, c'est toujours un moment fort.
En ce début d'été à Villers-le-lac, le chantier naval franco-suisse, voit se "déconfiner" deux bateaux. Des bateaux entièrement neufs, conçus dans ce petit atelier sur les bords des rives du Doubs.
Le Solely, un bateau électro-solaire de 120 places a quitté le chantier naval le 30 juin.
Le 7 juillet, ce sera au tour de l'Audacieux, un bateau électro-solaire lui aussi, de 150 places.
"Voir un bateau quitter le chantier, c'est toujours très intense en émotion, ça nous met la chair de poule, c'est l'achèvement de six à sept mois de travail" explique Muriel Michel.
Histoire du chantier naval et affaire de famille
A Villers-le-lac, le chantier naval a vu le jour en 1983. Raymond Michel avait repris en 1978 l'exploitation familiale de navigation sur les magnifiques bassins du Doubs qui mènent les touristes vers le Saut du Doubs.Ici l'on vit au rythme de deux saisons, l'hiver on construit les bateaux dans l'atelier familial. Rien n'est sous-traité, tout est fait maison pour maîtriser les prix, les délais et la responsabilité du constructeur de bateaux.
"Construire un bateau, ça commence par un gros travail de chaudronnerie, la découpe, l'assemblage, l'ébavurage. C'est plus gros du travail. Vient ensuite la peinture, l'éléctricité et l'aménagement intérieur. Nous sommes 9 personnes à travailler sur le chantier naval" ajoute Muriel Michel. Pendant le confinement, seules trois personnes ont travaillé sur le chantier.
Au fil des années, sur le chantier de Villers-le-Lac, 80 bateaux sont nés les uns après les autres. Electriques d'abord puis hydrides au fil des progrès technologiques. Aujourd'hui, ces bateaux qui naviguent surtout aux beaux jours fonctionnent avec l'énergie du soleil et un appoint électrique par temps gris.
Transporter un bateau sur les routes, un sacré défi
Dans la famille des convois exceptionnels, croiser un bateau sur la route est toujours impressionnant. "Le plus délicat, c'est le passage des ouvrages d'art. Les mesures sont prises en amont, le circuit est déterminé et souvent le convoi n'emprunte pas la route la plus courte" souligne Muriel Michel. Le Solely pèse 26 tonnes, l'Audacieux dévoilera son poids précis au moment du levage par les grues, sans doute plus de 40 tonnes !Le Solely naviguera sur le lac du Bourget
Acheté par la compagnie BateauCanal, le Solely (qui veut dire soleil en savoyard) a pris la route. Il naviguera sur les rives du lac du Bourget, le canal de Savières et sur le Rhône. C'est le 4e bateau que la compagnie commande au chantier de Villers-le-Lac.Des croisières dès le 18 juillet à Gray sur la Saône
L'Audacieux arrivera lui sur les rives de la Saône quai Mavia le 8 juillet si l'opération de transport se réalise dans les temps. Objectif, exploiter à partir du 18 juillet, un circuit de croisière fluviale à Gray au départ du quai Mavia. Une nouvelle compagnie "Les Vedettes du val de Saône" a été créée. Raymond Michel fondateur du chantier naval de Villers-Le-Lac a bien connu cet endroit, il y a 30 ans, il naviguait dans ce secteur avec un bateau "Le Comtois".A Gray, le bateau entrera en service dès le 18 juillet pour une croisière quotidienne à 14h30. Le bateau proposera aussi des croisières restaurants.
Antoine et Muriel Michel vont renouer avec l'histoire famiale. Ce sont eux qui exploiteront le bateau à Gray. "On sera les seuls à proposer des croisières sur la Saône à Gray, et c'est cela aussi qui nous plaît".
Si naviguer sur un bateau made in Haut-Doubs vous tente, les réservations sont possibles au 06 16 14 16 46 ou par mail vedettesduvaldesaone@gmail.com