Les agents de l'Office français de la biodiversité (OFB) ont découvert trois chardonnerets élégants en perquisitionnant chez un habitant de Mathay (Doubs). Le braconnier capturait ces oiseaux protégés, qui peuvent se revendre plusieurs centaines d'euros, avec des tiges enduites de glu.
Les agents de l'Office français de la biodiversité (OFB) ont démasqué un braconnier qui capturait des chardonnerets élégants à l'aide de tiges encollées. Trois de ces oiseaux protégés ont été découverts chez cet habitant de Mathay (Doubs) lors d'une perquisition effectuée le jeudi 7 novembre 2024 par les gendarmes de l'environnement.
Surpris par des chasseurs
Ce sont des chasseurs qui ont d'abord alerté les bénévoles de la Ligue de protection des oiseaux (LP0) du Pays de Montbéliard. "On a été contactés une première fois par des chasseurs qui avaient observé du braconnage, puis on a eu une deuxième alerte, rapporte Georges Lignier, le responsable du groupe local de l'association, à France 3 Franche-Comté. Cette fois-ci, on a prévenu l'OFB et le braconnier a été très vite identifié."
L'homme devrait faire l'objet de poursuites, a indiqué la substitute du procureur de Montbéliard à l'Est Républicain. Les oiseaux n'ont pas été saisis en revanche. "Ils étaient très bien traités, assure la représentante du parquet au quotidien régional. Pour cette raison, ils ont été laissés sur place mais sont désormais sous main de justice. C’est-à-dire que nous pouvons les saisir à tout moment".
Un braconnage qui n'étonne plus les défenseurs de la nature, qui attendent une réponse forte de la justice.
Ce n'est pas une surprise pour nous. Il y a aujourd'hui un marché et un véritable trafic avec des réseaux organisés. Et le braconnage d'oiseaux communs n'est plus réservé au sud de la France. Une filière a été démantelée il y a quelques années à Besançon. Il ya eu trois cas avérés sur le plateau de Brognard.
Georges Lignier, LPO Pays de Montbéliard.
Une espèce menacée
Le chardonneret élégant (carduelis carduelis) est une espèce particulièrement menacée et donc protégée : le nombre d'individus a en effet baissé de 50% en dix ans en France. Ces oiseaux sont victimes d'un véritable trafic organisé. "Ça rapporte plus d'argent que des dealers de shit au coin des blocs", déplore Georges Lignier.
Le chardonneret est considéré comme un porte-bonheur en Afrique du Nord et il est également très prisé dans le nord de la France où il a longtemps servi dans les mines à protéger des coups de grisou. Doté d'un plumage multicolore et d'un très beau chant, il peut parfois coûter jusqu'à 3 000 euros.
Au titre du droit de l’environnement français, la capture, la détention, le transport et la commercialisation de spécimens d’espèce protégée comme le chardonneret sont interdits et constituent des délits. L'homme risque aujourd'hui une peine de trois ans d'emprisonnement et jusqu'à 150.000 euros d’amende.