Depuis sa création en 2022, l'association Organisteries propose des concerts et des classes itinérantes pour entretenir les orgues de Franche-Comté, en jouant. Conserver ce patrimoine, mais aussi le faire valoir auprès du grand public.
Pour son dernier concert de la saison 2024 dans le cadre de Mille et une tribunes, l'association Organisteries composée de trois jeunes, donne rendez-vous au Temple de Badevel (Doubs). À l'honneur, Bach, Kerll, Vierne, mélangés à des contes et légendes francs-comtois aux mains de Charlotte Dumas.
Jouer pour entretenir
L'association vise à sauvegarder et valoriser les orgues de Franche-Comté. L'orgue, cet instrument qui, pour être entretenu, doit être joué. Et si à l'époque, la messe était le principal moyen de faire marcher l'instrument, aujourd'hui, c'est moins le cas. En partant du constat que les orgues ne sont plus beaucoup utilisés, l'association Organisteries voit le jour. "Le département est riche d'instrument quasi d'origine et c'est tout cet ensemble de patrimoine qui nous a intéressés. Voir des instruments historiques non joués, ça nous a interpellés et il fallait que l'on fasse quelque chose", détaille Charlotte Dumas.
À travers ces concerts, l'objectif est de faire vivre ces orgues en les faisant écouter et apprécier du grand public. "C'est permettre au plus grand nombre de pouvoir entendre ces instruments, ceux de leur village, leur patrimoine". Elle souligne qu'en plus, la plupart des instruments sont entretenus, car ils sont classés monuments historiques. "C'est dommage de dépenser de l'argent pour entretenir des instruments qui ne sont pas joués, donc l'idée, c'était de les faire jouer", à travers des concerts, mais aussi une classe d'orgue itinérante permettant aux instruments d'être joués. Parce que jouer, c'est aussi entretenir les orgues qui, moins on s'en sert, plus ils s'abîment.
En clair, Organisteries, souhaite faire revivre un patrimoine qui ne marche plus et entretenir et faire jouer un patrimoine qui lui marche encore.
Préparation et adaptation
Mais pour Charlotte, ces concerts demandent beaucoup d'entraînement et de préparation. "Chaque orgue est vraiment différent donc sur chacun, il faut faire ses petits équilibres sonores. Je dois m'adapter au toucher de l'instrument qui est différent et au pédalier", détaille la musicienne. Et aucune pièce n'est choisie au hasard, mais minutieusement, car toutes ne vont pas avec chaque instrument. Au temple de Badevel, le programme va mettre en avant toutes les possibilités de cet orgue construit par les Frères Callinet, en 1842. Un programme qui montre toute une diversité d'œuvres allant de l'époque baroque jusqu'au 19ᵉ siècle.