Dans le nord du Doubs, des agriculteurs font réaliser des forages sur leurs terres pour avoir des ressources en eau potable et alimenter leur bétail. Ces captages d'eau privés peuvent avoir des répercussions sur la gestion de la ressource en eau. Pour l'Agence de l'Eau, il vaut mieux raisonner sur un plan plus collectif.
En cette période de sécheresse, voir un tel jet d'eau est réjouissant. Stéphane Claeyman, spécialisé dans les forages a repéré un bon filon sur le terrain de la famille Graber, des exploitants agricoles d'Arcey dans le Doubs, un village de la communauté de communes des deux vallées vertes.
Le débit est bon, environ 4 à 5 m3/heure. L'eau est salée, elle pourrait provenir d'une nappe située à 197 mètres de profondeur. L'agriculteur a obtenu l'autorisation de la DREAL et de la DDT, deux services de l'Etat, pour utiliser cette eau qui servira à alimenter le bétail. Le coût des travaux est estimé entre 50 et 70 000 euros pour ce forage.
Le forage commandé par cet agriculteur lui permettra à terme d'économiser sur le prix de l'eau. Actuellement, le prix de l'eau pour cet agriculteur sur le réseau de la communauté de communes est de 3 euros le m3 alors que cette nouvelle ressource par forage sur son exploitation fera descendre le coût à 26 centimes d'euros le m3.
Du fait de ce forage, l'exploitation agricole ne participera plus au financement de l'entretien et la modernisation du réseau d'eau potable de la communauté des 2 vallées vertes. Une collectivité qui a exerce en interne la compétence de la gestion de l'eau potable (production et distribution).
Quand la sécheresse arrive...
Cet été, cinq communes de cette communauté de communes du Doubs central ont du être approvisionnées en eau par des citernes en raison de la sécheresse. D'importants investissements sont engagés pour raccorder les communes entre elles afin de sécuriser les approvisionnements en eau, lutter contre les fuites et moderniser les installations.
Pour l'Agence de l'Eau, ces forages sur des terrains privés ne permettent pas de lutter efficacement contre le déficit d'eau.
Selon l'agence, il est important d'avoir une vision de territoire pour gérer les approvisionnements en eau potable. Dans le bassin Rhône-Méditerranée, 40% des cours d'eau ont été à sec cet été. Depuis 10 ans, 70 bassins versants sont en déficit hydrique.