"La rivière en train de mourir" : ils forment une chaîne humaine au milieu du Doubs pour dénoncer la sécheresse

Avec la sécheresse qui s’installe de manière durable, la rivière Doubs agonise. Il est désormais possible de la traverser à pied, comme ont souhaité le montrer des membres Europe Écologie-Les Verts (EELV) dans une action organisée ce lundi 16 octobre. Objectif ? Alerter, via une chaîne humaine, sur le niveau de plus en plus bas de l’eau.

En botte ou pied nus, une dizaine de militants et élus Europe Écologie-Les Verts (EELV) ont traversé la rivière Doubs en marchant, au niveau du barrage du parc Micaud, à Besançon. “C’est une action qui montre que l’on est sur une rivière en train de mourir”, a asséné la maire de Besançon, Anne Vignot.

Selon les données des réseaux d’hydrométrie des services de l'État du bassin, le débit à cet endroit est d’un peu plus de 4m³ par seconde, tandis que le débit moyen y est normalement de 90m³ par seconde, comme le rappelle Anne Vignot, membre d’EELV. À titre d’exemple, les niveaux atteignent actuellement ceux de l’été. 

“Ce débit nous alerte sur le fait qu’il y a un effet sécheresse qui apparaît partout. À tel point que maintenant on peut traverser le Doubs à pied”, corrobore Claude Mercier, conseiller régional délégué en charge de l'Économie circulaire et des déchets de Bourgogne-Franche-Comté. Au 9 octobre, plusieurs zones du Doubs étaient toujours placées en niveau crise, d’après le dernier bulletin publié la DREAL.

Des zones de la rivière à sec

Des alertes de plus en plus fréquentes, tandis que le mois de septembre 2023 a été le plus chaud enregistré en Bourgogne-Franche-Comté depuis 1947, selon Météo-France. Avec un mois d’octobre qui s’inscrit dans la même tendance. Couplé au manque de pluie, la situation est bien loin des crues auxquelles la ville de Besançon avait dû faire face en 1910 et 1990. 

"Le danger est que ces rivières dont on avait l’impression qu’elles seraient là en permanence deviennent des rivières intermittentes"

Claude Mercier, du groupe Écologistes et Solidaires

C’est déjà le cas à Villers-le-Lac, dans le Doubs, où la rivière du même nom a quasiment disparu depuis début juillet, là où auparavant se trouvait le Saut du Doubs, une cascade de 27 mètres de hauteur. 

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Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole, alerte également sur le risque global de cette sécheresse : “Derrière le milieu aquatique d’une rivière, il y a la ressource en eau, l’agriculture, la forêt. Tout notre système dépend de la vie de celle-ci”, souligne-t-elle. Même constat de la part de Claude Mercier, qui rappelle l’urgence face au dérèglement climatique. 

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