Dans le Haut-Doubs, la sécheresse 2023 métamorphose une fois de plus les paysages. Pour France 3 Franche-Comté, Nicolas Siron a survolé en drone, une rivière qui, par endroits, se meurt.
Entre le défilé d’Entreroches et Villers-le-Lac, coulait une rivière. Eté, puis automne, de longues semaines de sécheresse n'ont pas épargné le Haut-Doubs, pourtant si vert au printemps. Ces images ont été tournées le 4 octobre 2023 par l'un de nos dronistes, Nicolas Siron. Un crève-cœur à chaque fois pour cet habitant du Haut-Doubs.
Découvrez depuis un drone ce qu'il reste du Doubs
Images Nicolas Siron, montage Arnaud Catherine.
“Quand je tourne ces images, je me dis qu’il faut qu’on s’habitue à ces sécheresses. Mais on n'a pas trop envie. Le Doubs, on le préfère plein. Et puis je pense à toute l’économie derrière, ceux qui font du bateau, du kayak, les pêcheurs", confie-t-il.
Au fil des images de drone, le spectacle se dessine. Bien triste. Les bassins du Doubs ont perdu une dizaine de mètres de leur niveau. Le saut du Doubs, prisé des touristes est à sec depuis trois mois.
À Villers-le-lac, le lac de Chaillexon a disparu. Seul coule un mince filet d’eau. Difficile d'imaginer qu'ici, les hivers les plus rudes, on patine sur le lac gelé entre France et Suisse.
Nicolas Siron voit chaque matin, le Doubs agoniser à Villers-le-Lac. Il sait aussi que la sécheresse passera. Le Doubs dans ce secteur est truffé de failles calcaires dans lesquelles l’eau disparaît. “On se rassure en se disant que ce n’est pas de l’eau qui s’évapore, mais qui part ailleurs dans les failles. On sait aussi que le niveau peut remonter très vite. En trois jours de pluie, les bassins du Doubs vont remonter” explique le droniste qui aimerait pouvoir un jour filmer en time lapse ce phénomène.
Nicolas Siron a des souvenirs d’enfance sécheresse dans ce secteur. Mais depuis 2010, elles sont devenues récurrentes.
La sécheresse et des records de chaleur ont assoiffé le Doubs
Le département est passé en niveau crise depuis le 19 septembre. Ces derniers jours des records de température sont tombés. On a enregistré, lundi 2 octobre, 30,9° à Branne. “L’été a commencé mi-mai avec 30 jours de chaleur, on a eu une première canicule mi-juillet, une autre fin août avec jusqu’à 39 degrés à Lons Le Saunier dans le Jura. Septembre a été le plus chaud partout en France métropolitaine. On enchaîne maintenant avec début octobre.. Tout cela va dans le sens de ce à quoi il faut s’attendre. Je n’hésite plus à parler d’emballement climatique” s’inquiète Ilyes Ghouil, fondateur de la page facebook Météo-Franc-Comtoise.
Les records tombent en cascade. Et la pluie, n’est pour l’instant pas d’actualité dans les prochains jours. Dans ses prévisions à trois mois, Météo-France voyait se dessiner le scénario d’un dernier trimestre octobre-novembre-décembre en moyenne plus humide que la normale sur la France ainsi que sur l’ouest de l’Europe.