Arrêt cardiaque pendant un trail : pour éviter la mort subite du sportif, les conseils d'un médecin spécialiste

Ce dimanche 22 octobre, un homme de 69 ans est décédé pendant le Belfortrail. C'est au moins le quatrième décès pendant une compétition de trail en 2023. Comment se prémunir contre les risques associés à cette pratique sportive intense ? Les conseils d'un médecin spécialiste du sport.

48 heures après le décès d'une femme de 37 ans au trail des Templiers dans l'Aveyron, ce dimanche 22 octobre, c'est un homme de 69 ans qui est mort, alors qu'il participait au "Girotrail", course de 27 km du Belfortrail. Malgré l'intervention rapide d'autres participants, qui ont tenté un massage cardiaque, d'un médecin encadrant de la course, et du SAMU, l'homme, victime d'un arrêt cardiaque, n'a pas pu être sauvé. 

C'est cette année, au moins le quatrième décès pendant un trail, ces courses "en milieu naturel" qui mettent les organismes à rude épreuve. En septembre, un coureur suisse de 59 ans est décédé pendant l'une des courses de l'Ultratrail du Mont Blanc, et en juillet, c'est lors de l'épreuve des 51 km du "Un tour en terre du Jura" qu'un homme d'une cinquantaine d'années est mort. 

Pour se prémunir contre la "mort subite du sportif", le Docteur Pierre-Louis Hélias, médecin généraliste spécialisé dans la médecine du sport dans le Doubs, partage ses conseils. 

Attention aux efforts intenses

"Du moment où on va chercher de l'intensité dans sa pratique, il est essentiel de voir son médecin régulièrement" commence le médecin généraliste du Doubs. Selon l'âge, le profil et les antécédents de la personne, le médecin pourra déterminer quel niveau de suivi médical est adapté aux risques encourus par le sportif. 

Il faut s'échauffer avant toute activité intense. 10 à 20 minutes, ça peut être de la marche active, pour que le cœur augmente progressivement sa fréquence cardiaque

Dr Hélias, médecin généraliste spécialiste du sport

"Ce qui me semble important", poursuit le spécialiste en médecine du sport, "c'est d'avoir une pratique éclairée et de savoir s'écouter au niveau des signes cardiovasculaires". Si cette règle peut paraître simple, elle demande une attention particulière dans le cadre du trail, comme de toutes les pratiques qui demandent au sportif de repousser ses limites et ses seuils de tolérance à la douleur. "Si vous avez des malaises, des palpitations, des douleurs dans la poitrine à l'effort, il faut arrêter l'activité intense et consulter un médecin le plus rapidement possible" insiste le Dr. Hélias. Le médecin évaluera s'il faut consulter les urgences, ou la suite à donner à ces signaux.  

Après 35 ans : vigilance accrue 

Avoir un suivi médical régulier dès lors que l'on pratique des sports intenses comme le trail est d'autant plus important que l'on prend de l'âge. Dès 35 ans, et en particulier pour les reprises d'activité, il faut redoubler de vigilance : "c'est essentiel d'avoir un bilan avant d'aller sur la compétition"

Y compris pour des patients qui ont déjà pratiqué du sport à un niveau important : "typiquement, un patient de 45 ans qui a fait du foot pendant 10 à 15 ans, qui va reprendre le sport et en profite pour arrêter de fumer, il a l'habitude d'une certaine intensité, mais son niveau de risque cardiovasculaire a peut-être évolué". Un électrocardiogramme est nécessaire, et une visite chez le cardiologue peut même être nécessaire pour écarter tout risque. 

Derniers conseils : "on boit à sa soif, plutôt régulièrement, on évite les activités physiques en dessous de moins 5 degrés et au-delà de 30 degrés" énumère le Dr Hélias, "ne pas fumer pendant les deux heures qui précèdent et qui suivent l'activité", et "pas d'activité physique quand on a de la fièvre ou dans les huit jours qui suivent"

Au moindre signal d'alerte, il ne faut pas hésiter à demander conseil à un médecin spécialisé.

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