UTMB 2023 : "Il faut être un peu fou", ces Franc-Comtois qui se lancent dans l’Ultra Trail du Mont Blanc

L’épreuve reine de l’Ultra Trail du Mont-Blanc débutera ce vendredi 1er septembre à Chamonix. Plusieurs coureurs Franc-Comtois seront sur la ligne de départ parmi lesquels Cédric Dubol, Louis Malfroy ou encore le champion de France de la discipline Thibaut Baronian, engagé sur l’épreuve CCC (99 km).

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C’est sans doute l’une des courses à pieds les plus difficiles du monde. 171 kilomètres d’effort à travers les Alpes, quasiment 10 000 mètres de dénivelé, 40 heures de course, une ou parfois deux nuits blanches pour arriver au bout de ce monument : l’Ultra Trail du Mont Blanc (UTMB) débute ce vendredi 1er septembre à Chamonix et il fascine toujours autant. Cette année encore, plusieurs Comtois se lancent dans l’aventure, avec des objectifs différents. 

"Une revanche à prendre"

"Si je termine la course, je serai déjà très heureux", nous confie par exemple Cédric Dubol, originaire de Mouthe (Doubs). À 39 ans, cet amoureux du trail dispute l’UTMB pour la deuxième fois : "J’ai une revanche à prendre. En 2021, lors de ma première participation, j’avais abandonné au 70e kilomètre. Je ne veux pas rester sur cet échec" assure le coureur franc-comtois qui s’est entraîné depuis le mois de mars pour préparer l’événement. "J’ai fait cinq à six séances de course à pied par semaine auxquelles j’ai associé des séances de musculation quotidiennes. J’ai fait des courses à Chamonix en juin, j’ai couru les 80km de Verdier en juillet. Physiquement, je suis prêt, mentalement aussi".

Pour Louis Malfroy, 30 ans, habitué des trails, l’UTMB 2023 sera une première, avec une symbolique un peu particulière : "Je fais de la course à pied depuis dix ans. Ce trail, c’est un peu le défi de mes trente ans. Pour voir où j’en suis, pour me prouver des choses", nous confie celui qui partage son temps entre sa passion, la course, et son métier d’infirmier en Suisse. "Je me suis aussi inscrit pour mon papa, qui sort d’une grave maladie (un cancer de la moelle osseuse). C’est un grand sportif et je sais combien le sport est important pour lui. Ça l’a fait tenir pendant sa chimio. Il sera là pour me soutenir ce week-end et je veux qu’il soit fier", s’émeut Louis.

Baronian vise la gagne sur la CCC

Lui n’a pas vraiment les mêmes ambitions. Le Bisontin Thibaut Baronian, champion de France de la discipline, s’est engagé en dernière minute sur l’épreuve CCC du Mont-Blanc (99,8km). Troisième en 2021, il vise la victoire cette année : "J’ai décidé de courir ici, il y a trois semaines. La forme est bonne. C’est ce qui m’a convaincu. J’y vais sans grande pression, car ma saison est déjà réussie. Je peux donc me permettre de faire une course à risque, je jouerai forcément la victoire".

La plupart des traileurs tomberont sans doute d’accord, "Il faut forcément être peu fou pour se lancer là-dedans", nous rappelle d’ailleurs Cédric. Et le Meuthiard sait de quoi il parle. Il a déjà terminé une course de 120 kilomètres sur les Monts du Lyonnais l’an dernier : "L’UTMB, c’est une course mythique. Un combat contre soi-même. Je sais qu’il y aura des moments très durs pendant l’épreuve. Je m’y suis préparé. Avec l’expérience, je sais gérer les coups de moins bien, mais le plus dur, c’est d’accepter qu’il y en ait", reconnaît le Franc-Comtois.

Quelle préparation ?

Un constat que partage bien volontiers Louis Malfroy, malgré son expérience moindre sur ces très grands rendez-vous : "Habituellement, je suis performant sur les courses de 2, 3 heures. Là, c'est autre chose. On se prépare à vivre une course de 35 heures face au dénivelé. Je ne sais pas si je referai un jour ce genre de défis dans ma vie. Ça demande beaucoup d’effort. Le corps fait ressortir toute la pression interne. J’ai hâte qu’on démarre maintenant, et qu’on en finisse !".

Il faut dire que le Pontissalien s’est donné les moyens de ses ambitions. Il est parti s’entraîner pendant trois semaines dans les Alpes pour reconnaître le parcours avant d’enchaîner avec un bloc de plusieurs jours de courses à Chamonix aux côtés de son pote Jean-Marie Thévenard, triple vainqueur de l’épreuve reine de l’UTMB. Le programme des deux compères ? 8 à 9 heures de course par jour. Rien que ça.  

La peur de l'abandon

Ne demeure finalement qu’un doute, une seule crainte dans l’esprit de ces athlètes hors normes : celle de l’abandon. La peur viscérale de ne pas arriver au bout des 170 kilomètres, de ne pas franchir la ligne d’arrivée à Chamonix après des heures de lutte. Alors comment s’en sortir ? Comment faire abstraction ? "L’UTMB c’est une aventure", conseille Thibaut Baronian, "Il faut la prendre avec humilité. Ne pas la voir juste comme une course. Il faut prendre du plaisir à la préparer avec des amis. Y aller en se disant qu’on n’est pas sûr d’aller au bout. Il faut dédramatiser l’événement même s’il est mythique. Chacun a ses raisons de courir", poursuit l’athlète de 34 ans.

"Je crains la blessure", nous confie de son côté Louis Malfroy. "Je suis prêt physiquement donc je serais vraiment déçu de devoir abandonner sur une entorse ou une tendinite. Il n’y a rien de pire que de devoir mettre le clignotant pour un pépin physique. Il y aura des moments euphoriques, c'est sûr, d’autres durant lesquels je serai au fond du trou. Mais je veux aller au bout", précise le coureur de 30 ans. Cédric Dubol, lui, anticipe déjà ses petites fringales, et son manque de sommeil : "Il ne faudra pas partir trop vite. Bien se reposer en amont, se ravitailler, s’alimenter régulièrement. La nutrition, c’est la clé. Les problèmes gastriques sont les premières causes d’abandon sur l’UTMB",  explique l’athlète.

"Au-delà des limites"

Oublier la douleur : il en faut plus, bien plus pour entacher la volonté du champion Thibaut Baronian. Le Bisontin avale les kilomètres de dénivelé depuis des années, et ne semble visiblement pas près de s’arrêter : "C’est mon métier. Je cours pour en vivre. J’aime partager des aventures, des projets. C’est ce qui me pousse à aller sur ces évènements. Le dépassement de soi. Aller au-delà de ses limites, c’est l’essence même de notre sport". Et quand on lui demande s’il est accro à sa discipline ? Le champion de France du trail court nous répond : "Peut-être un peu, mais je ne crois pas que ce soit négatif, bien au contraire".

Le coup d’envoi de l’épreuve reine est donné ce vendredi à 18h. 2300 coureurs sont attendus sur la ligne de départ. Les plus rapides mettront moins de 20h pour venir à bout du trail, les plus lents, 46 heures.  

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